Manque de moyens de transport scolaire à Bouira : Le parcours du combattant des collégiens de Boukrem

Le problème du ramassage scolaire se pose avec acuité à travers plusieurs communes de la wilaya de Bouira. Malgré les conventions signées avec des transporteurs privés visant à combler le déficit en matière de moyens de transport, le problème persiste toujours. A Boukrem, une localité de haute montagne située à plus de 60 km, sur les hauteurs de Lakhdaria, à limite avec la wilaya de Médéa, les potaches endurent depuis des années le manque de transport scolaire.Ils sont des dizaines d'écoliers qui effectuent des déplacements de plusieurs kilomètres pour arriver à leur établissement. La région, qui a souffert durant des années des affres du terrorisme, semble recluse dans l'anonymat total. Des centaines de familles avaient quitté leurs villages pour cause de terrorisme. Peu de projets de développement local ont été réalisés au niveau des villages, notamment à Tabrant, Ferkiouia, Boutiboul et Mekharta, permettant ainsi aux familles de regagner leurs terres. «Les pouvoirs publics nous ont délaissés. Les villages endurent le manque de plusieurs commodités vitales. La seule école primaire réalisée au niveau du village de Ferkiouia est dans un état lamentable», a regretté un habitant rencontré sur place. Les élèves arrivent toujours épuisés à cause du long déplacement fait depuis leurs hameaux. «Nous sommes obligés de nous dégourdir les jambes en parcourant presque 6 km en aller-retour», a déclaré Hakim, scolarisé à l'école primaire Boudali Ali.
«Les bus de ramassage scolaire arrivent souvent complets en passant par notre village de Tabrant», a ajouté un autre collégien. Des parents ont témoigné que les bus mobilisés dans le cadre du transport scolaire sont dégradés et constituent même un danger pour les élèves. «Ils transportent jusqu'à 80 personnes, ce qui constitue un véritable danger. Nous avons dénoncé l'état dégradé des bus, en vain», a-t-on regretté. Interrogé, le P/APC de Guerrouma, Laârab Charf, a affirmé que la collectivité a signé une convention avec des transporteurs privés, mais «cette procédure est insuffisante», dès lors, dit-il, que les transporteurs ont toujours refusé d'acheminer des élèves depuis les villages éloignés. En plus de ce problème, c'est l'état des bus qui pose problème. «Nous avons 3 bus qui sont dans un état dégradé», a-t-il ajouté, précisant que l'entretien des véhicules en question est à la charge de l'APC. Les parents interpellent les autorités centrales du pays afin que leurs doléances soient prises en charge.