Le manque de liquidités au niveau des postes est toujours d'actualité
provoquant tension sur les guichets et grogne des usagers à Oran.
Plusieurs bureaux de poste de la ville, à quelques jours du début du
ramadhan, avaient les caisses vides et le phénomène est davantage palpable au
niveau des bureaux de poste périphériques. Les premières victimes, les
retraités et les travailleurs pénalisés en ce début de mois coûteux. Ces postes
ne disposent toujours pas de liquidités en quantités suffisantes pour répondre
à l'attente des milliers de détenteurs de chèques postaux qui se voient prier
de revenir l'après-midi ou le lendemain. Ce problème est également vécu par les
utilisateurs des distributeurs de billets qui se retrouvent confrontés aux
longues files d'attente et au manque de liquidités. Cette situation est
justifiée notamment par l'insuffisance des approvisionnements de la part de la Banque centrale des 108 bureaux
de poste que compte la wilaya d'Oran. Si le problème n'était vécu que pendant
une période donnée de l'année, comme l'approche des fêtes ou l'été, depuis
quelques mois, il est devenu régulier, au grand dam des clients de la poste, même
si la couverture postale est appelée à être améliorée avec l'ouverture de 10
agences. Pour sa défense, la
Banque d'Algérie, dans un rapport interne élaboré à la
demande du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, accuse
les opérateurs privés activant sur le marché noir d'être à l'origine du manque
de liquidités que connaissent les bureaux de poste depuis plusieurs mois. Ils
sont accusés d'alimenter leurs plus grandes opérations financières à partir de
leurs comptes CCP dans le but de se soustraire aux contrôles fiscaux. Ce rapport
qualifie la multiplication des opérations de retrait de fonds des bureaux de
poste d'« illogiques » et d'« incompréhensibles ». A ce propos, la Banque d'Algérie souligne
que la valeur des fonds retirés « cash » en 2010 s'est multipliée au niveau de
pas moins de 17 wilayas du pays. La wilaya d'Oum el-Bouaghi vient en tête avec une augmentation de 522 %, vient
ensuite la wilaya de Bordj Bou-Arréridj avec une
augmentation de 270 % et Laghouat avec 220 %. Cette augmentation des retraits
et de leurs valeurs a été et sera cette année à l'origine d'un flagrant manque
de liquidités lors des occasions religieuses à l'instar du mois de ramadhan, de
l'Aïd et la rentrée scolaire. Selon le rapport de la Banque d'Algérie, la
moyenne de retrait d'argent des clients d'Algérie Poste a triplé en l'espace de
deux ans. Le rapport a mis en garde contre les retraits de plus en plus
importants au niveau d'Algérie Poste et contre le changement de comportement
des clients. La banque explique que d'ordinaire la multiplication des opérations
de retraits d'argent au niveau d'Algérie Poste est enregistrée durant les mois
de juillet et d'août qui coïncident avec les vacances estivales et au mois de
septembre qui coïncide avec la rentrée scolaire. Cependant, ces deux dernières
années la multiplication des retraits d'argent est enregistrée 12 mois/an, ce
qui est une chose anormale. En 2009, les besoins de liquidités exprimés par
Algérie Poste auprès de la
Banque d'Algérie oscillaient entre 20 et 24 milliards de DA
par semaine, soit entre 100 et 500 millions de DA par wilaya, hebdomadairement,
avec une demande de 1 milliard de DA/semaine pour la seule wilaya d'Alger.
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Posté Le : 03/08/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Moncef Wafi
Source : www.lequotidien-oran.com