Algérie

Manque de liquidités dans les postes: Le parcours du combattant des usagers du CCP



Les utilisateurs de la poste, ces millions d'usagers du CCP, ne comprennent désormais plus la pénurie de liquidités dans les bureaux de poste qui, depuis un bon bout de temps, les met dans une situation des plus inconfortable.

Encaisser de l'argent est devenu dès lors problématique et les usagers redoublent d'ingéniosité pour au moins retirer le minimum. Tous les bureaux de poste souffrent de ce manque d'argent et se lever tôt pour être parmi les premiers dans les files qui se forment devant les bureaux de poste bien avant l'ouverture, ne sert finalement à rien. Les plus chanceux - les matinaux - ne peuvent encaisser que 5.000 dinars et ils sont soulagés de tenir encore quelques jours en attendant que les choses reviennent à la normale. D'autres font le tour des bureaux de poste les plus méconnus comme celui situé dans l'enceinte du port d'Oran, celui sis au niveau du siège de la wilaya ou dans les quartiers et les communes les plus retirés. Mais là on trouve toujours ceux qui pensent de la même manière. Hassi Bounif, Sidi Chahmi, Hassi Ameur, Béthioua, Gdyel, Arzew pour la région est, voire jusqu'à certaines communes limitrophes de la wilaya de Mostaganem, et à l'ouest, Boutlélis, El-Amria, Hassi El-Ghella, El-Malah, voire Aïn Témouchent… Mais partout il n'y a pas d'argent ! Que faire alors ?

Voilà la question qui se pose pour les plus téméraires, qui n'hésitent donc pas à rallier Sidi Bel-Abbès, Mostaganem ou Mascara pour aller chercher dans les coins les plus éloignés cet argent qui manque tant. «Cela fait plusieurs jours que je me lève tôt, mais à chaque fois, je retourne bredouille après avoir fait la chaîne. C'est lamentable», dira cette femme salariée, qui avoue s'être mise au carnet de crédit avec son épicier habituel, et même avec le pharmacien du coin qui a compris la situation d'une mère de famille angoissée par la maladie de son enfant. Et personne ne connaît ni ne comprend d'ailleurs les causes de cette pénurie de liquidités.

Un autre salarié, rencontré hier au niveau de la poste de St Charles, crie à qui veut bien l'entendre son désarroi : «Pourquoi il n'y a jamais d'explications ? On nous méprise et on nous infantilise. «Croyez-vous qu'il n'y a que la paie des salariés qui crée de la surliquidité ? L'argent qui circule en dehors des circuits bancaires est plus important, et c'est à ce niveau qu'il faut aller pomper ce trop-plein d'argent», affirme cet usager également hors de lui. En vérité, quelques responsables politiques ont expliqué «furtivement» que les dernières augmentations salariales consenties au niveau de quelques secteurs ont créé cette situation : manière à peine voilée de culpabiliser ceux qui revendiquent un salaire plus conséquent.

Mais personne ne semble comprendre que l'inflation créée par la circulation d'une masse monétaire supérieure à sa contrepartie en biens et en services est à l'origine de ce disfonctionnement. Donc, il ne reste que ce gisement à ciel ouvert, la paie des salariés servie à doses homéopathiques, pour juguler le phénomène de l'inflation qui est beaucoup plus structurel que conjoncturel, en attendant que les choses reviennent à la normale.




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