Le gouvernement semble affolé. Il l'est certainement si l'on en juge par la dernière mesure qu'il vient de prendre contre la démocratisation du crédit. Il vient en effet de fermer, contre toute attente, le robinet des liquidités aux particuliers pour l'achat de biens de consommation. Seul mobile avancé pour justifier la mesure : mettre plus de moyens pour un meilleur accès à l'immobilier. Pourtant, de quelque côté qu'on essaye d'analyser son geste, l'Exécutif paraît tel cet enfant qui court faute de savoir marcher. On prête au gouvernement, qui ne s'en est d'ailleurs jamais caché, la volonté de donner un coup de frein à l'élan des importations dont le montant a atteint les cimes des 40 milliards de dollars. Et voilà qu'il décide de supprimer tout crédit à la consommation comme pour empêcher la saignée des devises algériennes dont les recettes se font de moins en moins importantes avec la baisse des cours du pétrole sur le marché international.Il va sans dire que l'encouragement du crédit immobilier ne passe pas forcément par la suppression d'autres types de crédit, dont celui dédié à la consommation des ménages. Se pose ainsi la question de savoir ce qui a amené l'Exécutif à priver la classe moyenne, notamment les salariés, du bénéfice des ressources bancaires au nom d'un immobilier qui reste ' on ne le dira jamais assez ' rédhibitoire pour nombre de bourses moyennes. En vérité, cette situation vient de mettre à nu les tares de gestion du gouvernement qui n'arrive pas à sortir le pays de l'engrenage de la rente pétrolière. Toute la manne financière dont a joui le pays n'aura finalement pas permis à l'économie algérienne de décoller, sinon à nourrir les circuits d'importation tant pour les besoins de consommation des ménages que pour ceux d'un Etat hypertrophié. Les dirigeants n'auraient-ils pas pu agir sur d'autres leviers pour inciter ou désinciter à l'investissement dans un segment de marché plutôt que dans un autre ' N'est-il pas possible, par exemple, d'agir, indirectement bien sûr, sur les taux d'intérêt bancaires pour renchérir un loyer de l'argent qui reste tout de même onéreux pour les crédits auto et occasionner des crédits immobiliers bon marché ' Ainsi, si le gouvernement a tout le temps prouvé son manque de vision de la stratégie économique, voilà qu'il vient d'en rajouter une couche, le manque de visibilité. Ce style de gestion des affaires à la hussarde est la preuve vivante d'une conduite inconséquente et coûteuse pour le pays. Le gouvernement manque de crédit, c'est vrai.
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Posté Le : 02/08/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ali Benyahia
Source : www.elwatan.com