Algérie

Manque de centres de désintoxication



Manque de centres de désintoxication
Contradiction ? Obliger les toxicomanes à se faire soigner, tel que stipulé par les dispositions du décret exécutif de 2007, n'est pas une priorité pour les magistrats.Les derniers chiffres communiqués par l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie font état de 23 cas traités médicalement contre 12 978 affaires de détention pour usage de stupéfiants en 2012. Même schéma en 2011 où seules 27 personnes ont été traitées dans un centre de désintoxication contre 12 090 personnes emprisonnées.En 2010, ils étaient uniquement 11 à avoir eu la chance d'être suivis dans un établissement spécialisé, alors que pas moins de 10 825 affaires d'usage de drogue sont passées devant les magistrats.La réponse pénale s'avère ainsi la plus privilégiée lors de ces trois dernières années, soit un taux global de l'ordre de 99,85 %.Pourtant, «le toxicomane n'est qu'une victime», estime maître Benbraham, plaidant pour l'application de la loi qui avantage le volet traitement plutôt que la pénalisation. «Demander à se soigner est une revendication légale qui entraîne systématiquement une impunité pénale ce qui oblige, de facto, une prise en charge médicale du toxicomane», explique notre avocate. Le juge est tenu, conformément à la loi en vigueur, de demander à la personne qui se présente devant lui si «elle veut se soigner. Si la réponse est oui, il se doit de la placer dans un centre de soins appropriés. Idem pour le juge du siège qui doit procéder de la même manière.Le président du tribunal peut, quant à lui, aller jusqu'au placement d'office de la personne concernée», explique Me Benbraham.Une loi très bien faite théoriquement. Il reste à convaincre les magistrats de tenir compte de ce texte qui peine à être appliqué faute de structures spécialisées en quantité suffisante.«On ne voit jamais ces questions posées aux prévenus, et rarement un juge ordonne le placement d'office. Les raisons sont notamment liées à l'indisponibilité de centres de désintoxication appelés à être mis à la disposition des toxicomanes qui ont besoin d'aide pour s'en sortir.Une lacune qui doit impérativement être comblée», révèle Me Benbraham qui appelle à «la mise en place des moyens de lutte contre la toxicomanie au niveau de toutes les wilayas d'Algérie afin de sauver le maximum de nos enfants perdus dans la drogue». Pour elle, l'Algérie dispose de beaucoup de moyens qui ne sont pas utilisés à bon escient, «ni appliqués là où il faut».Souvent, avant d'arriver à cette cure, beaucoup ont déjà séjourné dans un hôpital psychiatrique qui «n'est pas conçu pour recevoir ce genre de malades. L'hôpital psychiatrique ne peut pas soigner un usager de la drogue. Il ne peut, en aucun cas, se substituer à un centre de désintoxication».




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