Algérie

Manque d'infrastructures spécialisées



Manque d'infrastructures spécialisées
Les parents d'enfants autistes vivent un vrai calvaire. Plusieurs d'entre eux, selon Fethia Aïad, orthophoniste exerçant en libéral à Blida, ont remarqué que leurs enfants sont différents, mais ils n'ont pas trouvé une oreille médicale qui puisse les orienter en temps réel et répondre conséquemment à leurs inquiétudes.
A Blida, il existe tout un service de pédo-psychiatrie au niveau de l'hôpital Frantz Fanon, composé de médecins spécialistes, de psychologues et d'éducateurs spécialisés, chargés de la prise en charge de cette catégorie de malades.
Cependant, l'insuffisance d'infrastructures spécialisées à travers le pays et le manque de personnel qualifié ne plaident pas pour une meilleure prise en charge des enfants autistes. Le traitement essentiel de l'autisme est, en premier lieu, l'éducation en continu et le contact avec l'enfant.
Au niveau national, «ils sont un peu plus de 65 000 personnes atteintes d'autisme, dont un peu plus de la moitié sont des enfants. La majorité d'entre eux ne bénéficie pas de soins adéquats, puisqu'il n'existe pas d'institution digne de ce nom pour la prise en charge de ces enfants autistes», affirme un psychologue clinicien. Le problème du manque d'effectif du personnel médical formé pour dépister précocement la maladie, le manque aussi de formation continue dans le cursus des médecins et le diagnostic des troubles autistiques qui se fait tardivement, vers l'âge de la scolarité, lorsque survient un échec scolaire font que «l'on se retrouve devant des situations de type ''fait accompli'', nécessitant un travail intense et sur une longue durée pour pouvoir aboutir à une intégration scolaire et sociale positive de l'autiste», explique-t-il.
Si le manque est flagrant en matière de prise en charge des enfants autistes en Algérie, qu'il s'agisse de la wilaya de Blida ou même à l'échelle nationale, il n'existe aucune structure pour la prise en charge des enfants autistes ayant dépassé l'âge de l'adolescence, 15 ans et plus. «Les enfants autistes n'ont même pas le droit d'être scolarisés. Ils sont systématiquement rejetés par toutes les structures éducatives et pédagogiques, juste parce qu'ils sont différents. Encore une fois, je me trouve toujours obligée d'aller supplier les directeurs des crèches ou d'écoles pour accepter l'intégration de ces enfants, surtout pour ceux qui ont de grandes chances de réussir à l'école», se désole Fethia Aïad. Si l'enfant autiste se renferme systématiquement sur lui-même en refusant le contact avec le monde extérieur, certaines situations présentent d'inextricables difficultés à la famille de l'enfant autiste et exigent des reflexes adaptés et une sensibilisation des personnes qui auront à intervenir sur l'enfant autiste pour une raison ou une autre.
«Je me trouve contrainte de me déplacer plusieurs fois avec mes patients pour la consultation médicale (ophtalmologues, dentistes...) et ce, pour expliquer les cas aux médecins intervenant et comment se comporter face à un enfant autiste. J'essaye depuis quelque temps de créer un petit réseau de professionnels de santé pour orienter les parents directement vers eux», assure notre interlocutrice, qui se désole du fait qu'«il existe des méthodes éducatives développées avec succès dans le traitement des enfants autistes, mais qui, paradoxalement, restent très peu pratiquées en Algérie, comme la méthode ABA et les méthodes Teach et PECS.»




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