Manœuvres militaires sud-coréennes : Pyongyang n'a pas réagi

«Le monde devra savoir réellement qui est le véritable champion de la paix et qui est le véritable déclencheur de la guerre» Les manœuvres militaires d'artillerie à  munitions réelles effectuées, hier, par Séoul sur une à®le de Yeonpyeong, en dépit des menaces de Pyongyang, n'ont pas provoqué la guerre entre les deux Corées. L'appel au calme et à  la retenue lancé par les grandes puissances pour éviter une éventuelle escalade de tension dans la péninsule coréenne s'est traduit sur le terrain. La Corée du Nord qui n'a pas réagi à  la provocation a même annoncé le retour des inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique pour surveiller son programme nucléaire à  l'issue de la visite du gouverneur américain. Pyongyang, rapporte l'agence officielle nord-coréenne, ne s'est pas sentie menacée pour répondre au scénario «fourbe fomenté par les impérialistes américains et leurs marionnettes militaires belliqueuses sud-coréennes». «Le monde devra savoir réellement qui est le véritable champion de la paix et qui est le véritable déclencheur de la guerre», écrit-elle. La Chine qui a refusé de condamner les tirs d'obus contre l'île sud-coréenne et la demande des pays occidentaux de condamner l'armée nord-coréenne, affirme que personne n'a le droit de susciter ou de prêcher pour un conflit, une guerre ou provoquer des effusions de sang entre les peuples des deux pays. Jiang Yu, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, appelle toutes les parties concernées à  agir de manière responsable, après l'échec des discussions formelles entre les quinze pays membres du Conseil de sécurité de l'Onu et les ambassadeurs nord et sud-coréens. Celles-ci n'ont pas abouti à  un accord pour une déclaration finale. Susan Rice, l'ambassadrice américaine auprès de l'institution onusienne et présidente en exercice du Conseil de sécurité, explique leur échec par l'écart des points de vue et des positions des membres. La Russie a estimé que ces manœuvres sont une menace pour la stabilité de la péninsule qui «était au bord d'un conflit armé», lorsque les forces nord-coréennes ont bombardé Yeonpyeong fin novembre.Moscou a appelé les deux parties à  faire preuve de retenue et à  renoncer à  toute action qui provoquera une escalade. Le 23 novembre dernier, l'armée nord-coréenne a largué quelque 170 obus sur l'île de Yeonpyeong en réaction aux manœuvres militaires sud-coréennes effectuées près de ses frontières maritimes. La riposte sanglante qui a causé la mort de quatre Sud-coréens a provoqué un tollé international.