Algérie

Manoeuvre égyptienne ou médiation



Il y a quelques jours, l'Egypte, dont on sait qu'elle mèneune médiation pour aider à la réconciliation entre les frères ennemispalestiniens le Hamas et le Fatah, a lancé la proposition d'un déploiementd'une «force de paix» arabe dans la bande de Gaza et à ses frontières avecl'Etat hébreux. Si l'idée a obtenu l'aval de Mahmoud Abbas et du Fatah, elle a,par contre, été aussitôt rejetée par le mouvement islamiste qui contrôle Gaza.

Pour le Hamas, la proposition égyptienne n'est qu'unetentative des alliés arabes du Président palestinien et de sa faction pourramener la bande de Gaza sous l'autorité de ces derniers.

Hamas a fait valoir, avec quelque pertinence, que quand lesPalestiniens ont demandé la protection internationale contre l'agressionisraélienne, la communauté internationale, et les Etats arabes en particulier, sesont portés aux «abonnés absents».

Le mouvement islamiste n'est pas naïf au point de ne pas sedouter que la proposition égyptienne a reçu l'aval d'Israël. Ce qui signifieque cette «force arabe de paix», si elle vient à se déployer dans la bande deGaza, ne sera constituée que par des contingents d'Etats arabes bénéficiant de«la confiance» de l'Etat hébreux. En d'autres termes, d'Etats acquis à laneutralisation du Hamas.

Cet objectif, la proposition égyptienne le contient enfiligrane puisqu'elle prévoit que «la force arabe de paix» serait en charge dumaintien de l'ordre dans Gaza et de la sécurisation des frontières de la bandeavec l'Etat hébreux. Ce qui laisse prévoir qu'elle aura à désarmer la milice duHamas qui opère dans ces zones. Un résultat qui serait tout bénéfice pourl'autorité palestinienne de Mahmoud Abbas qui effectuerait ainsi un retour enforce dans la bande de Gaza sous couvert de cette «force arabe» dont les Etatsmembres défendent la légitimité mise à mal par le Hamas. Et bien entendu pourl'Etat hébreux lequel obtiendrait, grâce à cette force, ce que son appareilmilitaire n'a pu réaliser : le désarmement des milices islamistes.

L'on ne sait si, en avançant leur proposition, lesEgyptiens ont estimé qu'elle avait des chances d'être acceptée par le mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza. Ou s'il ne l'ont pas lancé en tablant sur son refus qui leurpermet de présenter ce mouvement palestinien comme en rupture avec le mondearabe, ce qui ferait donc obligation à ce dernier de s'en démarquer et decontribuer à sa neutralisation.

Il reste que les Palestiniens, engagés par ailleurs dans depérilleuses négociations avec Israël, doivent impérativement ressouder leurunité nationale, pour en faire l'atout de leurs revendications à la table denégociation. Il est tout de même absolument affligeant que les deux factions enconflit parviennent à dialoguer et à négocier avec leur ennemi commun et serefusent à une telle démarche entre elles.

Jamais finalement le mouvement national palestinien, en sesdeux principales déclinaisons, n'a été aussi inféodé qu'aujourd'hui àl'ingérence étrangère. Une ingérence qui, quelles que soient ses origines, travaillecontre la réalisation de la cause nationale palestinienne. Cela, le Hamas et leFatah, obnubilés par leurs différents partisans, l'ont perdu de vue.




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