Algérie

Manifestations contre l'inflation dans plusieurs villes du pays



La ville de Kélibia (gouvernorat de Nabeul) a enregistré, mardi, des affrontements entre forces de l'ordre et manifestants contestant des dispositions de la nouvelle loi de Finances 2018, selon l'agence TAP.Les manifestants sont descendus dans la rue pour dénoncer «la cherté de la vie» et «la dégradation du pouvoir d'achat» qui sont, selon eux, les conséquences de la loi de Finances 2018 qui décrète de nouvelles augmentations des prix des produits de consommation courante. Les manifestants ont revendiqué la révision de ces dispositions de la loi. Selon une source sécuritaire,citée par l'agence TAP, les manifestants, dont le nombre est estimé à environ 300 personnes, ont bloqué des routes et brûlé des pneus avant que certains ne tentent de saccager un centre commercial. La même source a ajouté que plusieurs individus possédant des antécédents judiciaires, se sont infiltrés parmi les manifestants. Les escarmouches entre manifestants et forces de l'ordre de Kélibia succèdent aux marches de protestation pacifique pour dénoncer la cherté de la vie qui ont été organisées, mardi, à Jebeniana et à Sfax, à l'appel des coordinations régionales de la campagne «Fech nestanou». A Jebeniana, les manifestants se sont déployés à travers les principales avenues de la ville à partir du siège de la délégation. La marche a rallié des représentants de la société civile, des jeunes et des diplômés sans emploi ainsi que plusieurs écoliers et lycéens de la région. Les manifestants ont scandé des slogans appelant le gouvernement à revenir sur les dernières hausses des prix adoptées par la nouvelle loi de finances, à consacrer la justice sociale et à mettre en oeuvre des programmes de développement. A Sfax, de nombreux étudiants, diplômés au chômage et des citoyens issus de différents milieux ont également revendiqué l'annulation des nouvelles taxes et charges fiscales imposées par la loi de Finances 2018 compte tenu de leur impact négatif sur le pouvoir d'achat du citoyen. Ils ont crié des slogans qui mettent en garde contre les risques pouvant découler de la hausse des prix des produits alimentaires, déploré «la répression policière des manifestants lors des mouvements de protestation déclenchés dans plusieurs régions» et insisté sur le droit du peuple tunisien à une vie décente, à l'emploi et au développement.
200 arrestations et des dizaines de blessés après une nouvelle nuit de heurts
Plus de 200 personnes ont été arrêtées et des dizaines d'autres blessées dans des heurts lors de manifestations dans plusieurs villes de Tunisie contre la cherté de la vie, a indiqué le ministère de l'Intérieur mercredi après une deuxième nuit de troubles sociaux alimentés par des mesures d'austérité. Un supermarché Carrefour de la banlieue sud de Tunis a été pillé, a déclaré le porte parole du ministère Khlifa Chibani à des radios locales, ajoutant que 49 policiers avaient été blessés lors d'échauffourées à travers le pays, et 206 personnes impliquées dans les troubles arrêtées. Dans la soirée et la nuit, la police et l'armée ont été déployées dans plusieurs villes de Tunisie, dont Tebourba, à 30 km à l'ouest de Tunis, où des jeunes sont descendus dans les rues par centaines après l'enterrement mardi d'un homme décédé lors de heurts dans la nuit précédente. Des incidents ont également eu lieu à Gafsa (sud), Kasserine (centre) ou encore Sidi Bouzid, d'où était partie en décembre 2010 la contestation sociale dans la foulée du «printemps arabe». La polémique perdurait sur les causes de la mort de l'homme, âgé de 45 ans, présenté par des manifestants comme un martyr alors que les résultats de l'autopsie organisée mardi n'ont pas encore été rendus publics. Le ministère de l'Intérieur tunisien a démenti que cet homme ait été tué par la police, assurant qu'il ne portait aucune marque de violence. Ces incidents font suite à des mobilisations pacifiques contre la hausse des prix et un budget d'austérité entré au vigueur au 1er janvier, prévoyant de nombreuses hausses d'impôts.


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