Algérie

Manifestations antijaponaises en Chine



Tokyo présente ses excuses à Pékin Le Japon, par la voix de son Premier ministre, Junichiro Koizumi, a présenté, hier, des excuses publiques à ses voisins asiatiques pour les agressions commises par l?armée impériale japonaise durant la Seconde Guerre mondiale. « Le Japon à travers son pouvoir colonial a causé des dégâts et des souffrances considérables aux populations de nombreux pays, en particulier les nations asiatiques », a déclaré M. Koizumi dans un discours prononcé à l?ouverture du sommet Asie-Afrique auquel ont pris part les deux dirigeants et les délégués de quelque 80 pays. Il faut dire que les récentes manifestations antijaponaises qui ont éclaté à Pékin ont failli raviver un vieux malaise entre la Chine et le Japon. Les excuses japonaises, faut-il le reconnaître, sont venues à point nommé éteindre une étincelle qui, selon de nombreux observateurs, risquait de mettre le feu à la planète. Pour désamorcer cette crise aiguë qui s?est fait brusquement jour entre les deux pays, le Premier ministre japonais a annoncé en outre une rencontre avec le président chinois, Hu Jintao, en marge de cette conférence internationale. Selon un responsable japonais cité par l?AFP, la rencontre devrait se dérouler aujourd?hui après-midi. A l?origine de la détérioration des relations entre les deux pays, la publication d?un nouveau manuel scolaire au Japon qui, aux yeux des Chinois, « minimise les crimes de guerre nippons durant les années 1930 et la Seconde Guerre mondiale ». Selon les Chinois, ce manuel passe sous silence les aspects les plus condamnables de cette occupation nippone en Chine (1937-1945). Dans l?ouvrage en question, ces atrocités qui ont coûté la vie à des centaines de milliers de personnes sont qualifiées d?« incidents », ce qui n?est pas pour plaire aux Chinois. Ces derniers, exacerbés par ce qu?ils perçoivent comme « l?incapacité du Japon de reconnaître son passé militariste », sont sortis dans la rue et se sont attaqués récemment à des intérêts japonais dans plusieurs grandes villes de Chine. Néanmoins, la tension entre Pékin et Tokyo est passée à la vitesse supérieure avec la visite effectuée en Chine par le ministre des Affaires étrangères nippon, Nobutaka Machimura qui, dès son arrivée, le 17 avril dernier, avait demandé à son homologue chinois « de s?excuser pour avoir laissé des dizaines de milliers de personnes exprimer violemment leur colère contre son pays ». Au lendemain des cette visite, qualifiée d?inopportune, les manifestations se sont accentuées. Quelque 20 000 personnes ont manifesté devant les consulats du Japon à Canton et Shenzhen, dans le sud de la Chine. De nombreux buildings abritant des entreprises ou des institutions japonaises ont ainsi été pris d?assaut par les manifestants. Les dirigeants japonais ont déjà présenté en 1995 leurs excuses pour les dégâts causés en Asie par le militarisme japonais. Néanmoins, Pékin a toujours jugé insuffisantes les excuses nippones. Mais, vu la tribune choisie cette fois-ci pour le faire et l?ampleur de son auditoire, les « regrets » du Japon seront certainement accueillis favorablement par la Chine. Cette dernière n?est pas restée indifférente aux excuses du Japon, puisqu?elle s?est félicitée hier du discours prononcé à Jakarta par le Premier ministre japonais, Junichiro Koizumi dans lequel il évoquait le « profond remords » et les « excuses sincères » de son pays pour son passé impérialiste. « En regardant soixante ans en arrière, les grands torts qu?il (le Japon) a causés dans des pays asiatiques dont la Chine, nous saluons l?attitude de Koizumi », a déclaré aux journalistes Kong Quan, porte-parole de la diplomatie chinoise.


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