Manifestation et arrestations

En effet, le petit village situé aux confins des Médjahers, à 20 km à l’est de Bouguirat, chef-lieu de daïra, était considéré comme une cité paisible. Mais c’était sans compter avec l’intrusion d’un programme de logements ruraux et les promesses sans lendemain des élus locaux. Notamment lors de la finalisation de la liste des bénéficiaires des 32 logements ruraux que de nombreux jeunes ont contestée avec force la semaine écoulée. En effet, sitôt la liste validée par la daïra puis affichée, le siège de la commune a été pris d’assaut par les protestataires qui reprochent aux responsables de les «avoir écartés au profit d’autres ne remplissant pas les conditions d’attribution». La protesta, qui a duré trois jours consécutifs, s’est traduite par l’interpellation par les gendarmes de 13 personnes. Ce qui a fait monter d’un cran la tension et libéré la parole. Ce sont surtout les habitants du douar Ouled El Mokhtar qui se déclarent les plus lésés et rappellent que lors de sa récente visite, le wali avait été informé des nombreux besoins en infrastructures de ce hameau dont les habitants avaient bloqué le passage du cortège officiel. Lors de cette rencontre, le responsable avait donné des instructions au président de l’APC et au chef de daïra afin que certaines actions soient immédiatement engagées pour réduire la précarité de ce douar. Les habitants ne cachent plus leur adversité à l’égard du maire, qu’ils accusent de toutes les dérives. Sur ce, intervient la publication de la liste des logements ruraux qui fait réagir violemment la population rurale. Très vite, une inspection de la wilaya a annulé cette liste, mais sans parvenir à calmer les esprits surchauffés.
Région d’apparence paisible, la commune de Saf Saf n’avait pas besoin de ces émeutes pour aborder dans la sérénité les prochaines échéances électorales. Qui se joueront certainement autour du logement social.