Algérie

Manifestation cherche désespérément un nouveau souffle



Manifestation cherche désespérément un nouveau souffle
Comme les autres wilayas du pays, celle de Tizi Ouzou accueille cinq fois par an le Festival culturel local des arts et cultures populaires, avec à chaque édition des spectacles venus d'une wilaya. Cette manifestation, instituée par le département de Khalida Toumi, était destinée à faire connaître les richessesculturelles algériennes aux Algériens.Cet objectif reste noble, surtout que la méconnaissance par les Algériens descultures et des traditions d'autres régions que la leur est vérifiée et ne souffre d'aucun doute. Depuis sa création il y a quelques années, cette manifestation, qui dispose d'un commissariat dans chaque wilaya, a-t-elle atteint ses objectifs ' Les objectifs qui lui sont assignés sont-ils en voie de concrétisation ' Visiblement non.En effet, les éditions se suivaient et se ressemblaient. Un peu trop peut-être. Au point où la manifestation a fini par lasser le public qui avait pourtant montré une certaine curiosité au début de «l'aventure». Mais au fur et à mesure que les arts et cultures populaires des wilayas se succèdent dans les régions, l'activité devient de plus en plus insipide et n'attire plus personne. Plus visible encore, même les programmes de cette manifestation sont devenus tellement pauvres qu'ils ne dépassent pas quelques lignes, comme pour cette semaine culturelle de Sétif à Tizi Ouzou (du 19 au 23 février 2014) qui comporte une exposition et trois ou quatre spectacles. On a l'impression que toutes les régions se ressemblent, du fait que leurs arts et cultures populaires soient présentés pratiquement de la même manière.Cette situation fait dire à des animateurs culturels, mais aussi à des observateurs, que l'organisation de ce genre de manifestations est devenue inutile et constitue plutôt un gaspillage d'argent et d'énergie. Ce n'est peut-être pas le cas pour les organisateurs et les participants, mais vue de l'extérieur, la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou qui accueille ces activités semble boudée durant le déroulement de cette manifestation, qui offre une carte postale de la wilaya invitée et non une image vivante de ses arts et cultures populaires.Il est clair que si les organisateurs du Festival culturel local des arts et cultures populaires ne prennent pas des mesures pour qu'elle soit plus visible sur la scène, la manifestation risque de passer complètement inaperçue et le gaspillage, dans ce cas, deviendra inévitablement dilapidation. Cela ne s'applique cependant pas à la seule wilaya de Tizi Ouzou mais à toutes les wilayas du pays qui accueillent des délégations dans le cadre de ce festival. Pourtant ce ne sont pas de grandes décisions onéreuses qu'il faudra prendre si on veut atteindre cet objectif. Des petites actions qui ne coûtent rien, ni en argent ni en temps, pourraient donner une autre image à cette manifestation et la sauver de la disparition. Exemple très simple : qu'est ce qui empêcherait les organisateurs du festival culturel local des arts et cultures populaires de sortir de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri (devenue un cocon à cette occasion) et d'organiser des spectacles des arts populaires dans les rues de Tizi Ouzou et des autres localités de la wilaya ' Il est tellement facile de diriger une troupe de danse ou d'«idheballen» des locaux de la Maison de la culture vers la placette du centre-ville (face à l'ancien siège de la mairie) ou celle de l'Olivier (près de l'ancienne gare routière).Les spectacles de rue dans les quartiers et villages sont à même de rapprocher la culture des citoyens. Les spectacles de proximité ne peuvent que contribuer à la socialisation de la culture, comme le souhaitent officiellement les responsables du secteur, initiateurs du festival en question.De nombreuses autres actions pourraient être menées dans ce sens, mais ce n'est pas toujours évident quand c'est l'Etat qui prend en charge l'organisation, la programmation des activités culturelles et le choix des artistes devant y participer, notamment quand on voit que les pouvoirs publics s'occupent de toutes les disciplines artistiques et culturelles à l'occasion de dizaines de manifestations organisées annuellement. Le fonctionnariat et l'administration ne sont pas toujours compatibles avec l'essence même de l'art et de la culture. L'idéal serait donc de confier l'organisation de ce festival, et même d'autres manifestations culturelles, à des associations culturelles susceptibles de lui impulser une nouvelle dynamique, parce qu'avec les associations qui activent et sont présentes au sein même de leur société, l'approche serait certainement différente et un nouveau souffle pourrait être donné à ce festival qui se meurt devant l'indifférence qu'il suscite auprès du public.M. B.




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