- Hanane Benmediouni : «Je veux algérianiser le manga»Fille d'un dessinateur passionné, Hanane Benmediouni, 29 ans, a choisi d'en faire son métier. Elle s'est tournée naturellement vers le manga. «Comme tous les dessinateurs de ma génération», dit-elle, comme une évidence. «Pour autant, sourit-elle, on ne peut pas dire que je fais du manga japonais. Je mets un point d'honneur à l'algérianiser, je fais de mon mieux», affirme-t-elle. Elle se rappelle avec émotion du tout premier manga qu'elle s'acheta à Alger-Centre. «Il y avait un appel: si vous êtes talentueux, envoyez quelques planches. Ce que je fis dès 2011», souligne celle qui estime que c'est là un genre qui va évoluer et non pas disparaître. «J'espère qu'on va inspirer les générations à venir, qu'elles pourront faire mieux que nous».- Sofiane Belaskri : Personnages familiersC'est l'un des bédéistes les plus prolifiques de sa génération, excellant aussi bien dans le genre manga que dans la BD traditionnelle. Il prend plaisir à raconter, dans ses albums, la grande histoire des hommes ordinaires.- Natsu : «Nous n'allons pas lâcher l'affaire !»Par passion pour le manga, Aidaoui Mohammed, plus connu sous le pseudonyme Natsu, a tout plaqué, même sa carrière de médecin. «J'ai arrêté d'exercer pour me consacrer entièrement au manga. Bien sûr, on a tenté de m'en dissuader, en me disant qu'on peut faire les deux en même temps, mais j'ai pensé qu'être 50% médecin ne serait pas une bonne idée», nous explique-t-il. Ses histoires se caractérisent par un humour corrosif.Comme un personnage de Saint-Exupéry, il dessine des moutons, sauf qu'ils, les siens, arborent les cornes et une laine teintée au henné. «Dans mes albums, j'ai traité le thème des combats des moutons, le mariage forcé, l'horoscope façon dz sous un trait humoristique? Pour moi, le manga est un moyen de raconter notre propre histoire.Lorsque mon premier album est sorti, le Festival de la bande dessinée (Fibda) m'a permis de rencontrer mes lecteurs. J'ai eu la chance d'avoir un écho. Cela m'a permis de connaître leurs goûts, ce qu'ils ont apprécié et ce qu'ils ont moins aimé. Cela m'a permis de me remettre en cause et de retravailler mes contenus.»- Sid Ali Oudjiane : «Il n'est pas possible de vivre de sa passion du manga»A 32 ans, Sid Ali Oudjiane est considéré comme l'un des plus anciens mangaka algériens. «J'ai été parmi les premiers à envoyer mes travaux à la maison Z Link, il y a déjà sept ans. Je travaille, en parallèle, en tant que directeur artistique d'une boîte d'édition. On y consacre beaucoup de temps et d'énergie, et même si ça ne rapporte rien pécuniairement, on s'y accroche», explique-t-il. Co-signant ses albums avec Riad Aït hamou, il a été récipiendaire de plusieurs prix au Fibda. «Dans la bande dessinée, je veux d'abord me faire plaisir», glisse-t-il, regrettant toutefois le fait que les auteurs ne parviennent pas -pour l'instant- à vivre de leur passion pour le manga.
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Posté Le : 12/01/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : El Watan
Source : www.elwatan.com