Le grand ratage du Panaf', c'est finalement cet incompréhensible oubli. Et d'abord, est-ce vraiment un oubli ' Les organisateurs de cette immense rencontre africaine n'ont-ils pas tout simplement ignoré le 91e anniversaire de celui qui, certainement avec Ghandi, restera l'homme qui aura marqué avec le plus de détermination, de pugnacité et de courage le processus de libération des peuples, comme il a laissé la trace la plus éclatante dans les réalités historiques du siècle passé ' Que l'Algérie passe sous silence le 91e anniversaire d'un illustre homme, cela peut-être envisagé, mais qu'elle le passe sous silence au moment précis où se déroule le Festival panafricain, qui, faut-il le rappeler, n'a pas uniquement une dimension culturelle et festive, cela ne peut relever que d'une démarche consciente, politicienne et, pourquoi ne pas le dire, assez mesquine. Nous nous retrouvons dans cette situation paradoxale : ce sont, à l'instar de Nicolas Sarkozy, des dirigeants de pays, hier colonialistes, qui lui rendent hommage. Oui, Mandela incarne toutes les valeurs que renient désormais nos dirigeants africains, à commencer par ceux de l'Algérie et, à leur tête, Abdelaziz Bouteflika.Mandela continue de défendre les libertés, ces mêmes libertés que rogne jour après jour notre président en s'entourant d'un arsenal de lois restrictives pour défendre son pouvoir et les privilèges de son makhzen qui s'étalent dorénavant ostensiblement et avec arrogance. Lorsque Winnie Mandela s'avéra être une personne infréquentable, son mari n'hésita pas à s'en séparer. Grâce à Mandela, la réconciliation avec les affreux de l'apartheid ne prit pas les allures méprisantes d'une atteinte à la mémoire des victimes et à la dignité de leurs familles. Cependant, ce qui dérange le plus les dictatures africaines dans la démarche de Mandela, c'est la facilité avec laquelle il renonça aux avantages et à la griserie que procure le pouvoir en se retirant de la scène politique lorsqu'il sentit le moment venu de le faire. Que font pendant ce temps nos petits tyranneaux : ils ignorent les élections, continuent à commettre des coups d'Etat, aménagent les Constitutions et bourrent les urnes pour, tels des morpions accrochés à une paire de c' continuer à s'agripper au pouvoir. Peut-on faire un parallèle avec le sort réservé également à Houari Boumediene, le président qui, faut-il le rappeler, a permis la naissance du Panaf' ' Certainement ! Ce dernier avait fait d'Alger le rendez-vous de ceux qui se battaient pour la libération de l'Afrique. Considère-t-on que même allongé dans sa tombe, il peut faire de l'ombre ' Probablement, surtout lorsqu'en son for intérieur, on est conscient de sa petitesse.
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Posté Le : 21/07/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : A. Ancer
Source : www.elwatan.com