Le verdict est tombé dans le procès en comparution immédiate des quatre activistes du Hirak arrêtés vendredi dernier lors de la marche à Bordj Bou-Arréridj. Le juge du tribunal de Bordj Bou-Arréridj a placé sous mandat de dépôt les quatre prévenus. Le procès est programmé pour lundi prochain, 14 septembre.Lors de cette audience, le procureur a requis le mandat de dépôt à l'encontre des quatre hirakistes. Selon le collectif des avocats, les quatre activistes, Aberrazek Abbache, Hamid Hadjam, Azzedine Bouteba et Ali Chernine, arrêtés vendredi dernier lors d'une marche à Bordj Bou-Arréridj et placés en garde à vue, sont poursuivis pour "attroupement non armé", "outrage à corps constitués" et "outrage à la personne du président de la République".
Outre ce dossier, l'activiste Hamid Hadjam est poursuivi dans une deuxième affaire pour "violation de la vie privée de personnes" et "publications de contenu sur Facebook susceptibles de porter atteinte à l'intérêt national". Le Collectif de la défense composé de plusieurs avocats, en plus de ceux de Bordj Bou-Arréridj, de Bouira, de Sétif, a plaidé pour la relaxe de tous les activistes.
"Nous dérangeons, mais nous sommes là", dira Me Mounir Gharbi à sa sortie du tribunal, qui s'est interrogé sur cet acharnement contre les hirakistes. "Le collectif des avocats s'est révolté contre ce genre de dossiers conçus dans des commissariats. Ils ne sont même pas ordonnés par le parquet.
Nous allons continuer à défendre ces détenus d'opinion et lutter pour une justice indépendante", dira Me Ben Bekaï à la sortie du tribunal. "C'est le sécuritaire qui dicte à la justice", regrette le défenseur des droits de l'Homme.
Comme à chaque présentation ou procès, les proches, amis et camarades des accusés du Hirak organisent des sit-in devant le tribunal ou la cour pour soutenir et demander la libération des détenus en scandant les slogans habituels du Hirak : "Libérez, libérez les détenus", "Libérez nos enfants", "Algérie libre et démocratique", "Justice indépendante"... Avant l'arrivée des prévenus, les forces de l'ordre, qui étaient en grand nombre hier et avaient quadrillé tous les abords du tribunal, ont vite délogé les manifestants.
Ces derniers sont revenus à la charge en tenant leur rassemblement dans une rue proche du tribunal. Selon des hirakistes, 5 ou 6 activistes, présents au sit-in, ont été interpellés par les forces de l'ordre.
"Nous sommes ici pour soutenir tous les hommes libres et leur dire qu'ils ne sont pas seuls. Nous sommes tous mobilisés jusqu'au départ de ce régime", a déclaré Brahim Laâlami le bras en sang. "J'ai trébuché pour éviter mon arrestation", a-t-il expliqué sans donner plus de détails. Une marche a été organisée en scandant de nouveaux slogans avant de se disperser.
Chabane BOUARISSA
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Posté Le : 08/09/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Chabane BOUARISSA
Source : www.liberte-algerie.com