Le choc entre Manchester City et Manchester United, qui pourrait décider du sort du championnat d'Angleterre demain lundi, sera l'apogée d'une rivalité vieille de plus de 130 ans, dont l'intensité s'est renforcée de manière spectaculaire ces trois dernières années.
«Le plus grand de tous les derbies», a tranché l'entraîneur de United, Alex Ferguson, reconnaissant que la lutte ancestrale avec Liverpool était désormais passée au second plan sportif, après avoir longtemps rechigné à l'admettre. Il faut dire que les quelques 160 matches qui ont opposé City et United depuis 1881 n'ont pas toujours été des sommets footballistiques. A part lors de courtes périodes dans les années 1950 et 1960, les Bleu ciel et les Rouges n'étaient pas des concurrents directs pour la suprématie nationale. Une seule fois, en 1968, année du dernier titre de City, ils ont terminé aux deux premières places du Championnat. Un coup d'oeil au palmarès montre toute la difficulté d'avoir été un «Citizen» depuis plus d'un siècle.
Avec 19 titres, record national, contre seulement deux en Championnat, onze Coupes d'Angleterre à cinq, trois Ligues des champions contre une Coupe des coupes (C2), la supériorité de United est écrasante. Même lors des plus belles années de City, United s'est débrouillé pour gâcher la fête, comme en 1968, lorsque les Rouges étaient devenus le premier club anglais champion d'Europe, deux semaines et demie après le triomphe national de City, ou encore la saison dernière quand la victoire de City en Cup, son premier trophée depuis 25 ans, a été éclipsée par le record des titres de Premier League d'United.
Nouveaux riches
Pourquoi, dès lors, être un «Citizen» ' Le clivage n'est pas confessionnel, ni politique, ni social. Il est souvent familial, mais pas toujours, et géographique, selon les partisans de City uniquement. Ces derniers se sont toujours présentés comme les vrais Mancuniens. Ceux d'United, fondé par des cheminots à Newton Heath et désormais installé à Old Trafford, deux localités situées à l'écart du centre, seraient des banlieusards. C'est pourquoi Carlos Tevez avait été accueilli par des banderoles «Bienvenue à Manchester» après son transfert d'United. Mais cet a priori n'est pas visible dans la ville, pavoisée de rouge autant que de bleu ciel. Les «Citizens» soulignent à l'appui de leur thèse le fait que la grande majorité des fans d'United n'ont qu'un lointain rapport avec la ville, ce qui est inévitable pour un club dont les supporteurs ont récemment été évalués à plus de 350 millions dans le monde entier par le cabinet allemand Sport Markt.
Les Bleu ciel ont longtemps pu s'enorgueillir de leur modestie face à l'arrogance du puissant voisin, mais la situation a complètement changé depuis 2008 et le rachat de City par le cheikh Mansour d'Abu Dhabi, qui a dépensé plus d'un milliard de livres pour faire de son acquisition un grand d'Europe. Ce sont désormais les «Citizens» qui passent pour les nouveaux riches, pas forcément à juste titre car, selon le magazine américain Forbes, c'est United le club le plus cher du monde. Propriété d'un milliardaire, l'Américain Malcolm Glazer, il vaudrait 2,24 milliards de dollars.
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Posté Le : 29/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : El Watan
Source : www.elwatan.com