Condamné à cinq ans de prison en 2009 pour violences sur son ex-compagne,
la star algérienne du raï, Cheb Mami, doit sortir de prison aujourd'hui après
sa libération conditionnelle accordée le16 mars dernier par la justice
française.
L'annonce de sa libération
conditionnelle avait été qualifiée de «victoire» par son avocat Me Khaled
Lasbeur. Cheb Mami «sort le 23 mars (Ndlr: aujourd'hui), c'est une victoire, on
attend ça depuis longtemps», avait annoncé à l'AFP son avocat. Le juge
d'application des peines de Melun (près de Paris) a accepté la demande de
libération conditionnelle du chanteur algérien, condamné le 3 juillet 2009 à
cinq ans de prison pour tentative d'avortement forcé de son ex-compagne. Il est
incarcéré à Melun depuis cette date. Cheb Mami avait été condamné, notamment,
pour des «violences» avec circonstances aggravantes en 2005 à l'encontre d'une
photographe de presse de 43 ans, avec laquelle il entretenait une liaison. Elle
a raconté avoir été amenée de force en août 2005 dans une villa à Alger après
avoir annoncé sa grossesse au chanteur, qui y était opposé. Elle dit y avoir
été droguée et séquestrée, affirmant que deux femmes et un homme ont tenté de
lui faire un curetage. Elle a finalement donné naissance à une fillette
aujourd'hui âgée de quatre ans. Après deux ans de fuite en Algérie, le chanteur
s'était présenté à la justice française.
Lors de son procès, Cheb Mami
avait demandé pardon à son ex-compagne. «Je regrette tout ce qui s'est passé.
Je lui demande pardon, je regrette», avait-il dit en invitant son ex-impresario,
lui aussi impliqué dans l'affaire, à en faire de même. S'il avait reconnu sa
responsabilité, le chanteur avait néanmoins soutenu avoir été «piégé» par son
entourage. Le parquet de Melun avait donné un avis favorable à sa demande de
libération conditionnelle «car ce projet, avec des justificatifs concernant la
reprise d'une activité professionnelle, un domicile et une situation stable
paraît limiter le risque de récidive», selon une source judiciaire citée par
l'agence française. Fin décembre, le chanteur «a bénéficié d'une
permission de sortie exceptionnelle qui s'est passée sans incident», avait-on
poursuivi de même source. Cheb Mami «est à mi-peine», sa demande «rentre dans
un cadre légal» et il «répond à toutes les conditions » pour obtenir cette
libération conditionnelle, avait dit la semaine dernière Me Lasbeur. «Cet
emprisonnement lui a fait prendre conscience de ce qui s'est passé et il
assume», avait-il ajouté. Pour sa part, Me Marie Dosé, avocate de l'ex-compagne
de Cheb Mami, avait déclaré que sa cliente «n'a pas à intervenir dans
l'exécution de la peine mais elle constate que ni la prison ni le procès n'ont
servi à Cheb Mami à considérer cet enfant qu'il a eu avec elle». La star du raï
avait fait le 8 mars à Melun une nouvelle demande de libération conditionnelle
après le rejet d'une précédente demande formulée en octobre pour raison
parentale, afin de s'occuper d'un autre enfant, son fils de deux ans, né durant
sa cavale en Algérie. Outre Mami, son agent Michel Le Corre a été condamné à
quatre ans de prison ferme et arrêté à l'audience, pour avoir organisé le
voyage de la victime en Algérie. Comparaissant libre, il a été immédiatement
écroué. Des peines de trois ans et six ans de prison ferme, assorties de
mandats d'arrêt internationaux, ont été prononcées, respectivement, contre
Hichem L. 27 ans et Abdelkader L. 42 ans, exécutants présumés des violences.
Ces derniers, absents lors du procès, restent sous le coup de mandats d'arrêts
internationaux lancés à leur encontre durant l'instruction.
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Posté Le : 23/03/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel Belaïfa
Source : www.lequotidien-oran.com