Algérie

Mami contre Khalifa


Malgré tout ce que l?on dit sur le grand clash des civilisations, les échanges entre les peuples continuent. Par un habile transfert de technologie, la France vient d?offrir 6000 euros pour les harraga qui daignent retourner chez eux, et en avion, au-dessus de la mer. L?Algérie n?a pas protesté mais déjà, dans le souffle du libre-échange, elle pense à exporter plus activement des harraga afin d?engranger des bénéfices par l?instauration d?une taxe nationale sur le retour. Plus généralement, l?Algérie, la France et l?Angleterre travaillent à une triangulation originale. Des pourparlers seraient en cours pour que l?Angleterre extrade Khalifa vers la France et qu?en échange, l?Algérie extrade Mami vers l?Angleterre en attendant que Khalifa soit extradé vers l?Algérie et Mami vers la France. Car s?il y a très peu de points communs entre les trois pays, il y a bien des points communs entre Mami, le chanteur, et Moumen, celui que tout le monde accuse d?avoir fait chanter tout le monde. Ils ont été tous deux à un moment très proches du Président, ont travaillé ensemble sur quelques opérations, ont acheté une villa similaire à Alger et ont un problème de génétique personnelle ; cheb Mami, poursuivi pour avortement clandestin et pratique illégale de la médecine, a un problème avec l?enfant à qui il a refusé la vie ; cheb Moumen, fils de son père, a un problème avec le système, dont le père a contribué à créer. Reste la question, dans cet échange à trois, qui est gagnant ? L?Algérie gagne une machine à laver l?argent mais perd une voix. La France gagne deux justiciables mais perd deux places de prison. L?Angleterre gagne une crédibilité mais perd un riche résident. C?est probablement l?Algérie qui a le plus à perdre. Mami dans une prison française, c?est sa musique qui s?envole. Moumen à Alger, ce sont des révélations qui atterrissent. Question de voix.
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