Algérie

«Mama Africa», l'hymne au football !



«Tic-tac, tic-tac», nous y voilà ! Après moult embûches, contraintes extra-football, pressions et polémiques. L'Afrique revient avec sa fête du football, avec ses vedettes, tam-tams et ses couleurs. Le Cameroun, organisateur de la 33e CAN, décrié pour ses «limites», celles d'une Afrique que nombre de dirigeants et lobbies veulent soumise, accueille un rendez-vous qui a dépassé le cadre du football.Pays des Lions Indomptables, le Cameroun a plié mais n'a pas rompu. Aujourd'hui, à partir de 16h, le monde oubliera pour quelques semaines le spectacle produit par les pauvres pour les riches pour se consacrer à un spectacle produit par ces mêmes pauvres au profit de tous les pauvres. La CAN-2021, après les JO de Tokyo, l'Euro-2020, la Copa América etc., sera le dernier évènement international décalé à être organisé. Qu'à cela ne tienne, dirons ceux qui ont plaidé la cause du football, et de l'Afrique, face à une meute toujours aux ordres, sous les bottes de la Fifa et de ses alliés économiques, la 33e Coupe d'Afrique des nations a su défier ces forces et compte mettre la Covid-19 hors d'état de nuire. Car, à l'heure du lancement, c'est cette crise sanitaire du coronavirus qui semble le plus menacer le tournoi panafricain. Les nombreux cas enregistrés depuis que la CAF de Patrice Motsepe a fini par se décider à respecter son calendrier et les pertes subies par nombre de sélections pour la même cause ont donné l'alerte. Ils ont même constitué une matière féconde pour les détracteurs de l'Afrique, d'ici et d'ailleurs, à renouveler leurs craintes et à appeler à un renvoi sine die de la compétition. Ce ne serait donc pas un hasard si Omicron a été «inventé» en Afrique du Sud pour que la campagne de dénigrement atteigne les trois autres coins du continent noir.
Eto'o, Milla et les fossoyeurs
Une sale guerre, en définitive, qui n'a pas échappé aux footeux dont la seule politique est justement de savoir jouer. Et surtout à évoluer sur tous les terrains. Face à la polémique bénie par des natifs d'Afrique, les «Maghrébins qui ont foutu le b...» comme clamé par Roger Milla, la riposte est venue des footballeurs. Patrick Vieira, le Français qui n'a jamais renié ses origines, puis les deux Lions Indomptables, Eto'o devenu entre-temps président de la Fécafoot, et Milla et sa légendaire danse du ventre. Un trio qui, à sa manière, a défendu la cause du football africain, son existence et son histoire non pas par appartenance mais par croyance. Quand Eto'o s'interrogeait ironiquement sur les causes qui ne débouchent pas sur les mêmes effets, qu'on soit européen, sud-américain, multinational (JO) ou africain, il fracassait une «philosophie» millénaire générée par des forces colonialistes qui ont la peau dure mais qui ont surtout laissé de beaux restes là où elles ont mis les pieds.
Et des pieds, et des têtes aussi, l'Afrique en a fabriqué. Dans le tas, les terrains vagues et cités perdues à travers des contrées où rien ne subsiste sauf cet espoir de vivre et de respirer le football. Jusqu'au 6 février, peut-être encore plus loin, les Africains, mais pas seulement, se souviendront de cette 33e copie de la CAN, deuxième du genre à se dérouler en présence de 24 équipes, sur de vrais terrains de football et dans des conditions propres au continent. De la chaleur naturelle et humaine que seules les petites gens peuvent offrir à leurs hôtes. Sans animosité aucune mais dans l'hospitalité toute modeste des peuples aux peaux différentes mais au c?ur si tendre et une familiarité jamais éprouvée par la misère. Quatre semaines durant, des footballeurs, leurs entraîneurs, des fans sur place au Cameroun, dans les pays d'où sont issues les 23 équipes qui accompagneront les Lions Indomptables et partout sur la planète terre, la fête sera !
La fête des étoiles
Et une fête ne l'est vraiment que grâce à ses enfants. Autochtones ou expatriés. Ceux qui savent donner du tournis à un cuir qui fait tourner la tête aux milliards. Des Mahrez, Salah, Mané, Aubameyang, Anguissa, Musa, Bissouma, Hakimi, et l'on oubliera forcément des tas de vedettes africaines qui font le bonheur des plus grands et des plus riches clubs européens. Des stars qui, malgré les injonctions des employeurs, font preuve de résignation quand il s'agit de défendre les couleurs. En laissant couler leur sang, essuyant larmes et sueurs et les chaussures de leurs adversaires. Se faire plaisir également. Et espérer que le chemin parsemé d'embûches soit couronné par ce trophée qui charme tout le monde mais qui s'offre aux plus méritants.
Au Cameroun, à Yaoundé, Douala, Limbé, Bafoussam ou à Garoua, l'heure est au jeu. à la fête du football. Pour gagner, même si perdre fait partie du jeu, et succéder à l'Algérie. Si, bien sûr, Belmadi et ses guerriers ne sont pas à la hauteur pour défendre le sacre d'Egypte. Sur le papier, dans les chaumières et les salons de luxe, les bookmakers misent et chantent à la gloire des Verts.
Mais l'Afrique est pire que le football : elle ne reconnaît pas les «règles» et aime les défis. Car défier la Fifa, les puissants clubs européens, les aliénés pour faire plaisir à... Mahrez et ses camarades relève de l'utopie. C'est ce genre de missions, dans la savane et ses petits secrets, que les Fennecs doivent traverser le sable chaud sans se brûler...
M. B.
Programme du jour
Groupe A
à Olembe stade OMS Paul-Biya (14h) : Cameroun-Burkina Faso
à Olembe stade OMS Paul-Biya (20h) : Ethiopie-Cap Vert.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)