Algérie

Maltraitance du papa



Maltraitance du papa
Au commissariat, le père parle de coups reçus, à la barre, il parle de bousculade.
Saddek Youssef, le procureur de l'audience du lundi, se tenait la joue droite alors que la charmante Katia Allache, la présidente de la section correctionnelle du tribunal de Chréa (cour de Blida), donnait un véritable cours de morale et de comportement des enfants envers les parents: «Nul n'est éternel. Nous sommes tous nés pour retourner à la terre et devenir poussière. Elever des enfants va jusqu'au blanchissement des cheveux. Ce n'est pas facile d'être père. Alors, lorsqu'on pousse un papa, c'est une agression caractérisée, un geste qui est un délit...
Les quatre individus, debout à la barre, auront l'occasion de se défendre chacun sur ce qu'il a fait, a su, a enduré: inculpés et victime: père et fils.
Le vieil homme qui se plaignait de la raclée de ses deux garçons qu'il a pourtant luxueusement gâtés et plus encore...élevés dans un écrin à joyaux...un écrin qui devait laisser apparaître des...aliénés.
Hélas, dans ce dossier de deux affaires en une, les coups ont été réciproques, selon les inculpations et le papa victime et...inculpé, a enduré la dure épreuve, là aussi double: celle de se plaindre de ses deux garnements et celle d'entendre les deux enfants se plaindre à leur tour et à leur manière de leur papa, solidement assisté de Mme la vieille Hadja, dans tous ses états. Une vieille qui a pourtant refusé d'écouter ses propres enfants, coupables selon elle, de méchanceté, d'ingratitude et de sauvagerie. «En bousculant leur père, n'avaient-ils pas songer une seule seconde à la malédiction parentale'» avait-elle rugi en sanglotant, lasse qu'elle était de pleurer, pleurer, pleurer sur ce qui arrive à sa famille plongée dans les mini-scandales où les éclats de voix, à eux-seuls, laissaient les voisins leur rire au nez, en catimini. Ce qui est pour la vieille femme, proprement sale et à la limite de l'insupportable et à son âge! Le comble pour une femme, peut-être en fin de vie. Une vie qu'elle souhaite ne jamais finir en queue de poisson, mais plutôt en pleine joie d'un riche quotidien fait de belles surprises...
Maître Nassima Aïd, l'avocate du papa poursuivi s'attarde sur le choc de ce père de famille d'être poursuivi par ses deux propres enfants.
«Il les a éduqués. Il les a gâtés. Il les a mariés. Ils ne peuvent pas soutenir le contraire. Il a été un père exemplaire. Il a veillé à ce qu'ils ne manquent de rien. Tout ce qu'il a fait, il l'a fait en levant les yeux au ciel. Il a, à chaque bonne entreprise, appelé Allah comme témoin», a sifflé l'avocate blonde qui a prié Dabouci de bien suivre la logique du papa qui est malheureusement inculpé de coups et blessures volontaires et victime des mêmes inculpations. Et le défenseur de balancer dans la foulée qu'on n'a pas idée de bousculer le père et de le poursuivre de maltraitance.
«A dire vrai, Mme la présidente, ces enfants n'ont même pas de coeur. Et c'est dans cette optique que mon vieux client a décidé, après mûre réflexion d'expulser ses propres enfants du domicile parental. Il a jugé utile que tant qu'ils n'ont pas respecté, adulé, aimé, ces gosses n'ont plus rien à faire avec, et chez lui!» a lancé, le coeur gros, Maître Aïd qui était décidée à arracher une condamnation des bambins barbus et la relaxe du paternel qui n'a, en fin de compte, fait que se défendre.
La présidente a suivi religieusement la bonne plaidoirie de l'avocate comme l'a stipulé la loi. Ni plus ni moins. Dabouci, comme toujours, suit la tête basse, n'écoutant que sa conscience et ne laissant que les preuves parler.
La juge du siège est extraordinaire lorsqu'elle entre en salle sans recommandations, ni pressions émanant souvent d'étranges individus qui utilisent les connaissances, de qui vous savez. Passons, car cette juge qui est capable de dire «non» est capable du meilleur.
Elle met en examen ce dossier en attendant de mieux réfléchir. Bravo! M'dam!


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