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Mali : "une guerre du renseignement" sans précédent pour la France Mali



Le conflit du Mali est une "guerre du renseignement", la plus importante de ce type jamais livrée par la France en raison de l'immensité de ce pays africain, et il montre l'urgence d'investir dans les moyens de surveillance, a estimé vendredi le président de l'Institut IISS à Londres.
Au Mali, "dont le nord est à lui seul aussi grand que la France", "on a vu une conjonction de moyens de renseignement satellitaires, aéronautiques, de drones, de moyens d'écoute, absolument sans précédent s'agissant d'une opération commandée par la France", même si celle-ci a aussi bénéficié de l'aide de ses alliés, a souligné François Heisbourg, qui est à la tête de l'Institut international d'études stratégiques.
Compte tenu de l'immensité du Mali et de la "petite force" d'intervention mise en 'uvre en raison de l'impératif de rapidité, "vous êtes obligés de donner son efficacité à cette force en la nourrissant le mieux possible avec le renseignement", a-t-il relevé, tirant les "premières leçons" de l'offensive française déclenchée en janvier.
Ce besoin est aussi lié de manière plus générale à la diminution de "la taille des armées dans les sociétés modernes".
La concentration de l'investissement dans les moyens de renseignement est "donc absolument primordiale", a jugé cet expert, soulignant "l'urgence" de projets comme celui du satellite de reconnaissance optique CSO et le programme de satellites Ceres (capacité de renseignement électromagnétique spatiale).
Interrogé sur les risques de dissémination dans la région des forces d'Al-Qaïda, cibles de l'offensive française au Mali, il a estimé que c'était "vraisemblablement ce qui se passait aujourd'hui dans une certaine mesure" mais que le coup porté à cette organisation serait probablement important.
"Lorsque vous privez un groupe terroriste d'un sanctuaire à l'abri duquel il peut monter ses opérations, se ravitailler, s'organiser, ce groupe a infiniment de mal à nuire à grande échelle", a-t-il expliqué.
"Lorsque Al-Qaïda a été chassé d'Afghanistan, Al-Qaïda central n'a plus jamais pu organiser des attentats comme ceux du 11-Septembre. Ceux de Madrid ou de Londres, par exemple, "étaient le fait de groupes largement d'origine locale".
"Si Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) est mis hors de capacité de frapper des cibles majeures, ce sera une situation infiniment meilleure que celle dont on sort", a-t-il ajouté, soulignant le rôle fondamental joué par la fermeture de sa frontière par l'Algérie, où les djihadistes allaient s'approvisionner en essence.


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