Algérie

Mali : un Haut Conseil d'Etat et un gouvernement d'union pour gérer la transition



Mali : un Haut Conseil d'Etat et un gouvernement d'union pour gérer la transition
Un Haut Conseil d'Etat (HCE) a été mis en place au Mali pour gérer la transition en période de crise, et un gouvernement d'union nationale a été annoncé par le président intérimaire Dioncounda Traoré qui appelle ses concitoyens à "rester ouverts à tous les souffles".
Dans un discours à la nation malienne dimanche, M. Traoré a annoncé la création d'un HCE, qui est destiné à "compléter l'architecture institutionnelle du pays", a-t-il expliqué. Cet organe sera formé du président de la République et de deux vice-présidents chargés d'accomplir ensemble des missions de la transition politique.
L'un des vice-présidents "représentera les Forces de Défense et de Sécurité et à ce titre il présidera notamment le Comité militaire de suivi de la Réforme des Forces de Défense et de Sécurité et s'occupera de toutes les questions militaires concernant le Nord du Mali", a affirmé M. Traoré dans son discours.
Quant à l'autre vice-président, a-t-il dit, "il représentera les autres composantes des forces vives de la Nation".
Le président intérimaire malien a aussi annoncé la formation d'un gouvernement d'union nationale dans lequel seront représentées "toutes les composantes des forces vives", et des "consultations conduisant à sa formation seront menées par le président de la République".
Il a par la même annoncé la mise en place d'un Conseil national de transition (CNT), qui "a une compétence consultative et regroupant les représentants des partis politiques présents ou non à l'Assemblée Nationale et des représentants de la société civile". Le CNT "sera piloté par le vice-président représentant les forces vives", a-t-il tenu à préciser.
La formation d'un gouvernement d'union nationale est une exigence de la Communauté économique de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) qui avait donné aux autorités de transition le 31 juillet comme délai pour le former sous peine de sanctions.
M. Traoré a également proposé la mise en place d'une "Commission Nationale aux Négociations (CNN). Il a soutenu que cette commission "sera chargée d'engager avec les mouvements armés du Nord du Mali des pourparlers de paix en relation avec le médiateur de la CEDEAO afin de rechercher par le dialogue, des solutions politiques négociées à la crise".
Il "reste entendu que ni le président, ni le Premier ministre, ni les ministres ne pourront se présenter à la prochaine élection présidentielle", a-t-il souligné.
Dans son discours de dimanche, M. Traoré a affirmé que "son pays doit rester ouvert à tous les souffles" dans ses efforts visant à mettre fin à la crise actuelle, exacerbée par la prise du nord du pays par des rebelles touaregs et des groupes armés.
"Nous devons rester ouverts à tous les souffles (...) Nous devons comprendre et apprécier à sa juste valeur le formidable élan de solidarité qui s'est manifesté pour la préservation de notre intégrité territoriale et la sauvegarde de notre démocratie", a insisté le président intérimaire malien.
"A cet égard, la CEDEAO, l'Union Africaine, les Nations unies et nos partenaires bilatéraux et multilatéraux ne sauraient être nos ennemis. Ce sont au contraire des mains amies qui nous sont tendues, soucieuses de nos problèmes internes certes, mais aussi des menaces qu'en ce moment le Mali, jadis porteur de paix, représente pour la sécurité, de la sous-région, de l'Afrique et du monde", a-t-il dit.
"Nous devons, et justement pour reconquérir notre souveraineté totale, accepter cette solidarité, car elle découle du contrat qu'ont signé entre eux les pays candidats à la communauté des démocraties. Nous n'oublierons jamais dans ce partenariat ce qui fait l'identité du Mali et ce que doit être son apport et ce qui doit relever de sa seule compétence", a-t-il ajouté.
Dans une perspective de résoudre la crise, le Conseil national de la société civile (CNSC) a proposé la formation d'un gouvernement "restreint" composé de 16 membres avec de nombreux services rattachés. Le CNSC a avancé cette proposition lors d'une conférence de presse portant "propositions de solutions" pour la sortie de crise.
Expliquant les raisons qui justifient le choix d'une équipe gouvernementale restreinte, le président du CNSC Boureïma Alaye Touré a soutenu que "cette taille du gouvernement permet de réduire les charges de l'Etat en ce moment difficile où notre pays traverse une double crise".
L'actuel gouvernement de transition dirigé par le Premier ministre Cheick Modibo Diarra compte 24 membres. Evoquant la feuille de route, M. Touré a souligné la nécessité de "réorienter le présent projet de feuille sur les deux principales missions du gouvernement de transition, à savoir la gestion de la crise du nord du pays et l'organisation d'élections transparente et crédibles".
La CEDEAO a donné jusqu'au mardi 31 juillet aux autorités de transition comme délai pour former un gouvernement d'union nationale. Avec la création du HCE et du CNT pour gérer la transition politique dans le pays, le président Traoré a de fait écarté le Premier ministre dans la gestion de la transition en réduisant ses attributions.


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