Mali : quand le sort s'acharne

Situation trouble - Le manque d'information sur la présence de criquets au nord du Mali devrait augmenter la vigilance dans les pays de la région, notamment l'Algérie et la Mauritanie.
C'est ce qu'ont récemment indiqué des responsables de l'Institut national de la protection des végétaux (INPV).
Le nord du Mali reste «une zone d'ombre» en raison de la situation sécuritaire qui prévaut dans ce pays, rendant la prospection difficile, avait estimé le directeur général de l'INPV, Khaled Moumen, dans une intervention. Le siège du centre de la lutte antiacridienne au Mali se trouve à Bamako et dispose de deux bases avancées dont une à Kidal. Une des zones du conflit.
«Par manque d'informations fiables on ne sait pas comment la situation va évoluer», avait estimé, pour sa part, le chargé de l'information acridienne à l'INPV, Hamid Bensaad, tout en mentionnant que pour l'heure la situation (acridienne) au niveau de ce pays reste calme.
Le Bureau des Nations unies pour la coordination des Affaires humanitaires (Ocha) avait indiqué dans une récente déclaration que «la menace acridienne reste forte dans le nord du Mali». Il ajoute que des criquets pèlerins ont été signalés durant le mois d'août dans plusieurs villages de la région de Kidal.
Le sort semble s'acharner sur ce pays. Ainsi, près de 436 000 personnes ont dû fuir leurs domiciles depuis mi-janvier, et chercher refuge ailleurs dans le pays ou à l'étranger, avait estimé (Ocha). Selon cet organisme les trois régions du vaste Nord malien - Tombouctou, Gao et Kidal ', désormais occupées par des islamistes armés, comptent le plus de déplacés internes (105 000 personnes, plus de 60 %). Elles sont suivies de Mopti (centre) comptant 32 500 déplacés, le reste étant réparti entre les autres villes et régions du Sud.
Au plan de la sécurité alimentaire, indique-t-il, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) estime qu'une aide d'urgence «doit être fournie à 4,6 millions de personnes» dans ce pays, désormais menacé de famine.