Algérie

Mali : Les sept otages algériens libres



C'est le dénouement pour les sept diplomates algériens détenus par le groupe djihadiste Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Le calvaire des sept diplomates remonte au 5 avril date de leur enlèvement à Gao par ce groupe allié aux rebelles targui islamiste d'Iyad Ag-Ghaly, Ançar Eddine.
Les circonstances même de leur enlèvement étaient les premiers indicateurs de la faiblesse opérationnelle du MNLA (Mouvement National de libération de l'Azawad), face à ceux qui étaient encore à cette époque ses «alliés». Le Consulat algérien à Gao était en effet sous la «protection» d'éléments du MNLA quand des membres du Mujao sont venus s'y attaquer. Il n'y a eu aucune résistance de la part des éléments du MNLA, moins bien armés et surtout moins motivés. Ce premier signe allait être confirmé par la suite avec l'expulsion manu-militari du MNLA par les éléments du Mujao. La leçon semble avoir été saisie par ceux qui se sont chargés d''uvrer à la libération des otages. Le MNLA n'est d'aucune utilité dans cette affaire. Ançar Eddine était d'autant plus le plus indiqué que les éléments du Mujao se disent - tout comme Aqmi - sous son autorité morale. L'affaire des otages algériens a probablement fortement embarrassé Iyad Ag-Ghaly qui sait qu'il n'a pas intérêt à provoquer la colère des algériens. Ces derniers ont dû lui faire comprendre que son avenir est compromis s'il laisse les groupes terroristes lui dicter sa conduite et si un malheur arrivait aux sept diplomates algériens.
SANS RANÇON, NI LIBERATION DE PRISONNIERS !
Les autorités algériennes avaient aussi des canaux de communications avec des notables arabes dans la région qui ont certainement pesé dans la balance. On ne sait pas si une contrepartie a été accordée par l'Algérie la suspicion reste de mise dans ce genre d'affaires contre la libération des otages. Mais déjà, avec les informations sur la libération des trois premiers otages, une source sécuritaire algérienne citée par les médias affirmait que l'Algérie n'a pas transigé sur les principes défendus jusqu'au niveau de l'ONU de non-paiement de rançon et du refus de libérer des détenus djihadistes. Cette source sécuritaire algérienne, citée par des journaux, affirmait que la libération des trois otages avait été obtenue «sans versement de rançon et sans libération d'islamistes armés détenus dans les prisons algériennes». Cette affirmation ne mettra sans doute pas aux spéculations. Mais il est probable que les algériens n'ont pas cédé sur la question de rançon et que la libération des otages ait été obtenue directement sous pression d'Ançar Eddine qui a un intérêt politique à ne pas envenimer les rapports avec Alger. Cet aspect reste à suivre et les spéculations ne peuvent que rester de mise tant que la communication officielle algérienne - hier en début d'après-midi, c'était toujours le mutisme ne se mettra pas en branle. La libération des quatre autres otages était, selon la source sécuritaire algérienne anonyme, attendue et n'a été retardée que par des impératifs de sécurité.
SPECULATIONS
La libération de tous les diplomates a été confirmée, selon Reuters, par une source sécuritaire algérienne et une source islamiste malienne. Les deux sources affirmaient que tous les diplomates algériens sont désormais libres. Un membre d'Ansar Dine, organisation qui a probablement joué un rôle décisif, a confirmé que les sept diplomates - le consul et six employés consulaires- étaient «libres et en sécurité».
«Ils sont tous sains et saufs et devraient être de retour très bientôt» a déclaré la source algérienne à Reuters qui note que les responsables de la sécurité en Algérie n'ont pas l'habitude normalement de parler sur le dossier. Il reste à attendre la confirmation officielle. Certains commentaires, en France notamment, se sont empressés, de relever que les algériens ont ainsi les «mains libres» et «pourraient désormais être tenté d'intervenir plus directement pour sécuriser le Sahel et régler l'affaire malienne». Pour rappel, l'Algérie continue de défendre une solution politique au Mali et souligne que le traitement de la crise doit être limité aux seuls pays de la région.


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