Au moment où l'initiative internationale pour une intervention militaire au Nord-Mali, seule voie pour éradiquer le terrorisme islamiste de la région, se trouve bloquée par les diplomaties stériles et les pseudo-pacifistes défaitistes, les groupes armés, eux, ne dorment pas.
Après avoir hypocritement souscrit aux efforts de paix initiés par une Algérie bien naïve sur ce coup, ils se lancent à l'attaque des bastions situés au sud de l'Azawad. Ainsi en est-il du mouvement Ansar Dine qui a longtemps louvoyé avant de montrer son vrai visage. Il vient de lancer une offensive contre l'armée malienne dans les zones de Mopti, Boré et Konna et, si rien n'est fait pour le stopper, même le Sud-Mali sera en danger. Après avoir terrorisé les populations du Nord et instauré la Charia, après avoir mutilé et tué des hommes et des femmes à la fleur de l'âge, après avoir détruit des mausolées et des vestiges de la grande civilisation saharienne, inscrits au patrimoine universel, les voilà qui agissent ouvertement pour conquérir d'autres territoires. Ce qu'ils cherchent, ce n'est pas l'autonomie de l'Azawad comme le veut le MNLA aux revendications identitaires claires dans le cadre d'un Mali uni, mais s'étendre partout à travers le Sahel afin de constituer un nouvel émirat qui irait jusqu'au Soudan à l'est et au Nigeria, au sud. Ce nouvel Afghanistan, pour lequel travaillent tous les djihadistes dans notre région, pourrait voir le jour plus vite qu'on ne le pense. Sa création est facilitée par le regroupement de divers mouvements d'Aqmi ainsi que par l'arrivée d'armement lourd et léger provenant de la Libye implosée. Par notre silence, par les bâtons que nous mettons à une action rapide et efficace des forces armées africaines, aidées et soutenues par l'Otan et les Américains, nous agissons objectivement, mais sûrement inconsciemment, pour la création de ce futur Etat terroriste implanté au cœur de l'Afrique et qui sera un danger réel pour tous les pays de la région, y compris le nôtre. Se taire davantage ou cautionner les diplomaties du bla-bla et de l'inaction qui proposent, ni plus, ni moins, que de ne rien faire devant les ambitions affichées de l'islamisme armé au cœur de l'Afrique, est une attitude négative, improductive et porteuse de lourdes responsabilités le jour où il faudra faire les bilans. Peut-être que ces farouches défenseurs des négociations virtuelles et qui déroulent le tapis rouge devant des terroristes pur sang, se réveilleront le jour où des barbus survoltés seront aux portes de Bamako ! Agir n'est pas un acte que l'on évalue à travers les prismes des grands principes philosophiques ou selon des normes manichéennes. Agir nous est imposé par notre stature de sous-continent disposant de la première force armée dans la région. Force bénéficiant d'un équipement et de moyens semblables à ceux de certains pays européens ! L'Algérie est trop grande pour les petites ambitions et les couche-tôt qui veulent ne protéger que leurs petits jardins en oubliant que le méchant loup est partout et que le combattre ici sans le poursuivre là-bas est pure perte de temps. Dans la vie, on ne choisit pas son destin et l'effort quotidien à faire est souvent d'adapter son attitude aux besoins du moment, en comprenant les enjeux, tous les enjeux, et en veillant à ne pas se laisser dépasser par les événements. Ceci est valable pour les hommes comme pour les nations. A nos frères maliens, nous disons comprendre leurs motivations profondes qui ne sont guère différentes des nôtres : que l'Etat national soit présent partout, que son autorité républicaine ne soit bafouée nulle part, que les groupes qui respectent l'unité territoriale et revendiquent des politiques différentes soient écoutés... A défaut de nous engager au nom de la puissance régionale que nous sommes, ne donnons pas davantage de temps aux fossoyeurs de l'unité malienne et encourageons une rapide intervention militaire qui répondra, par la force, aux ennemis de la démocratie et de la paix ! M. F.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 12/01/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Soir d'Algérie
Source : www.lesoirdalgerie.com