Les aviateurs français ont poursuivi de bombarder hier dimanche les positions terroristes près de Konna, poussant un peu plus au Nord vers la frontière avec la Mauritanie. Des sources sécuritaires à Bamako ont fait état d'une centaine de terroristes abattus, dont un haut responsable d'Ansar Dine, un dénommé Abdelkrim, un des lieutenants d'Iyad Ag Ghaly. Les mêmes sources ont évoqué aussi 11 morts et une soixantaine de blessés dans les rangs de l'armée mauritanienne.
Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) - L'aviation française, qui, visiblement, maîtrise des opérations militaires sur le terrain, a survolé hier dimanche une partie du territoire nord du Mali et a bombardé des positions islamistes. Un camp de combattants islamistes a été notamment ciblé à Léré, une localité distante de 150 kilomètres de Konné et proche de la frontière avec la Mauritanie. Ces bombardements ont été confirmés par Médecins sans frontières, dont une équipe se trouve sur place. A en croire d'autres sources citées par les agences de presse, les avions français ont bombardé des dépôts d'armes, de munitions et de carburants. D'autres points dans le nord du Mali ont également été visés. Notamment la ville de Gao où des témoins ont affirmé avoir aperçu des volutes de fumée monter au ciel. Selon ces derniers, des islamistes auraient abandonné leurs positions après avoir été bombardées. Si aucun bilan n'a été fourni pour les frappes du jour, en revanche, les bombardements ayant visé la ville de Konna et sa périphérie immédiate se seraient soldés par l'élimination d'une centaine de terroristes, parmi eux un lieutenant d'Iyad Ag Ghaly, dénommé Abdelkrim et répondant au sobriquet de «Kojak». Par ailleurs, les affrontements au sol engageant l'armée malienne ont été particulièrement violents. 11 militaires maliens ont été tués et une soixantaine d'autres blessés, ont informé les autorités sécuritaires maliennes. Les raids français devraient se poursuivre dans la nuit du dimanche et la journée du lundi, a indiqué le ministre français de la Défense, Jean-Yves le Drian. «Il y a des raids en permanence. Il y en a en ce moment (dimanche, ndlr), il y en aura cette nuit, il y en aura demain.» Jean-Yves le Drian devait également reconnaître que la progression des islamistes vers le sud n'est qu'en partie stoppée. Cela n'a pas empêché les bombardiers français de viser des cibles dans le nord, ce qui ouvre une brèche pour le déploiement de la force d'intervention africaine.
L'état-major de la Cédéao attendu hier à Bamako
Les responsables de l'état-major de la Cédéao étaient attendus hier à Bamako où ils devaient préparer l'arrivée des premiers contingents de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) qui devraient se déployer dans le nord du Mali, conformément à la Résolution 2085 du Conseil de sécurité de l'ONU. L'information a été livrée par le ministère malien de la Défense. «Nous attendons aujourd'hui dimanche l'arrivée à Bamako de plusieurs responsables militaires de l'état-major des forces de la Cédéao. Ils viennent organiser l'arrivée des troupes africaines», a déclaré un responsable au ministère de la Défense. Les forces ouest-africaines qui interviendront dans le nord du Mali seront dirigées par le général nigérian Shehu Abdlukadir, dont le pays lèvera un bataillon de 600 hommes. Le général est déjà arrivé à Bamako. Outre le Niger, le Burkina Faso, le Togo, le Sénégal ont annoncé, pour rappel, l'envoi de bataillons au Mali. Le Benin a également fait savoir qu'il contribuera à l'effort de guerre avec 300 soldats. Le dispositif d'accueil des troupes sera mis en place dès aujourd'hui lundi. Cela étant, la Cédéao a programmé un sommet extraordinaire à Abidjan pour le 19 janvier prochain. Ce sommet a été annoncé une première fois pour le mercredi 16 janvier avant d'être reporté de 3 jours. Tous ces préparatifs laissent penser que le déploiement de la force africaine dans le Nord-Mali interviendra plus tôt que prévu.
Les premières incidences humanitaires
Suite aux raids de l'aviation française, les premiers mouvements de réfugiés ont été signalés. Une première vague, essentiellement des femmes, des enfants et des personnes âgées, s'est réfugiée en Mauritanie. Selon des témoins cités par les agences de presse, ils seraient près de 200 personnes à avoir franchi la frontière pour se réfugier en Mauritanie. Ces réfugiés provenaient essentiellement de la région de Léré, intensément bombardée par l'aviation française. Il va sans dire que les mouvements de réfugiés vont s'accentuer au fil des jours, surtout avec le déploiement de la force africaine et l'implication d'autres pays occidentaux dans cette chasse aux terroristes au Mali. Pendant ce temps, en France, François Hollande, concentré sur sa guerre, a tenu, hier, un troisième Conseil de défense. Samedi, il a renforcé d'un cran le plan Vigipirate en le portant en état d'alerte rouge renforcé. Pendant ce temps, le Premier ministre malien est arrivé à Alger à la tête d'une forte délégation ministérielle, dont le ministre de la Défense, pour une visite de travail et de coopération de deux jours.
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Posté Le : 14/01/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : S A I
Source : www.lesoirdalgerie.com