Algérie

Mali : le président IBK sous pression



Sans présenter d'autres solutions à la situation chaotique du pays, la Coalition entend surtout, à travers cette action, mettre la pression sur le Président afin de renoncer à sa candidature pour faciliter la remise en cause de l'Accord d'Alger.Une nouvelle coalition de 148 partis politiques maliens demande au président Ibrahim Boubacar Keita de renoncer à briguer un second mandat et à ne pas se présenter à l'élection présidentielle du 29 juillet prochain.
Dans un document intitulé "Manifeste de la Coalition pour l'alternance et le changement", rendu public, signé dimanche dernier à Bamako, les signataires dressent le bilan du Président sortant, à trois mois de la fin de son mandat, qu'ils considèrent négatif et un échec tant il n'a réglé aucun problème et tenu aucune de ses promesses de 2013. Et de dresser la liste de ses échecs : une gouvernance caractérisée par l'absence de vision, improvisation, atteinte à la morale politique publique notamment les surfacturations et les détournements des ressources publiques, immixtion de ses proches dans les affaires de l'Etat, absence de dialogue avec les partenaires sociaux et politiques.
En bref, une gouvernance chaotique, ont-ils dénoncé dans le document. Ils l'accusent également de ne pas avoir pu restaurer la paix et la sécurité considérant que l'Accord d'Alger signé en 2015 n'a ramené ni la paix ni la réconciliation nationale. Et d'évoquer, pour étayer ce sombre décor, les récentes attaques contre des civils à Ménaka, et de manière plus générale, les 2 000 victimes civiles depuis 2013, année de son élection. Et face à cette situation caractérisée par la recrudescence des attentats terroristes, les forces militaires et de sécurité maliennes demeurent impuissantes en raison, citent les signataires du manifeste, de la mauvaise préparation des forces armées et leur sous-équipement qui les rendent vulnérables aux attaques. Pour toutes ces raisons, la coalition pour l'alternance et le changement demande au président IBK "de renoncer à la présidentielle du 29 juillet pour l'honneur de la patrie et le bonheur des Maliens".
Cependant, ces partis et personnalités de la Coalition ne proposent aucune alternative ou solution aux problèmes soulevés dont ils accablent IBK surtout que la situation à son arrivée au pouvoir n'était pas meilleure. Cela d'autant plus que le président IBK s'est expliqué sur la situation qui prévaut dans le pays, a entrepris des démarches pour l'apaisement au Nord du pays dont l'Accord d'Alger, dont la mise en ?uvre continue cependant de butter contre des résistances et enfin, la nomination de Soumeylou Boubeye Maiga au poste de Premier ministre, même tardive, a surtout servi à rectifier la trajectoire et à amorcer le processus de redéploiement de l'administration territoriale avec la promesse d'anéantir les groupes terroristes.
Leur a-t-il d'ailleurs lancé un appel à se rendre. Et la Coalition semble s'inscrire dans la remise en cause de l'Accord d'Alger comptant certainement sur les forces françaises de l'opération Barkhane et de la force G5 Sahel pour venir à bout des groupes terroristes.
Mais cela suffira-t-il à endiguer le phénomène de la violence et du trafic dans le pays ' Rien n'est moins sûr. Et dans le contexte actuel, IBK semble le mieux placé pour mener à son terme la mise en ?uvre de l'Accord pour la paix et la réconciliation en parallèle avec la lutte contre les groupes terroristes, notamment les étrangers, alors que l'idée d'un dialogue avec les terroristes locaux est revenue au-devant de la scène avec en prime le sondage sur la question effectué en novembre 2017 par la fondation Friedrich Ebert qui fait ressortir un taux de 55,8% favorable au dialogue avec les groupes terroristes maliens afin d'isoler, est-il préconisé, les groupes terroristes étrangers. Pour l'instant, IBK a exclu cette option préférant leur laisser la chance de se rendre aux autorités. Toutefois, les médiateurs entre Bamako et Ag Ghali et Koufa (Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans) peuvent reprendre du service et tenter de les convaincre de renoncer au terrorisme.
Djilali B.


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