Algérie

Mali / Intervention militaire Rien n'est encore décidé



Démarche - Les ministres de la Défense et des Affaires étrangères de la CEDEAO) qui ont étudié hier lundi, à Abidjan, le déploiement d'une force au Mali, ont qualifié la tâche d'«immense mais pas impossible».
«Nous avons réaffirmé notre volonté de soutenir et d'encourager le Mali dans ses efforts visant à la reconquête légitime de son intégrité territoriale», a déclaré le ministre ivoirien des Affaires étrangères, Daniel Kablan Duncan, à l'issue des travaux.
«La tâche est immense mais pas impossible», a-t-il assuré lors de cette réunion du Conseil de médiation et de sécurité de la communauté économique de la CEDEAO. Les ministres ont examiné les propositions des chefs d'état-major de la CEDEAO. Ils vont ensuite rendre compte à leurs chefs d'Etat qui répondront formellement dans les jours à venir à la demande d'aide formulée début septembre par le président par intérim du Mali, Dioncounda Traoré. «L'heure n'est plus aux tergiversations, mais à l'action concertée. Il faut agir face à l'inacceptable et face aux criminels de toute sorte qui occupent le Nord-Mali», a insisté le président de la commission de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouédraogo, tout en espérant toujours «une solution pacifique et négociée de la crise». «Ils ont fait un pas en avant et deux pas en arrière», jugeait sévèrement un diplomate en marge des débats. La CEDEAO, qui prépare depuis plusieurs mois le déploiement de 3 300 soldats, a du revoir ses projets qui prévoyaient de sécuriser à Bamako le régime de transition. Dans ce cadre, il convient de noter que les pays africains ne sont pas nombreux à répondre à l'appel pour l'envoi de soldats. Les présidents sénégalais et mauritaniens, qui ont exprimé hier lundi, à Nouakchott «leurs profondes préoccupations», ont fait savoir qu'ils n'enverraient pas de troupes, alors que la Mauritanie connaît bien la situation au Nord-Mali, où son armée a mené en 2010 et 2011 plusieurs raids contre des bases d'Aqmi. Le Ghana a également décliné toute participation militaire, contrairement au président Blaise Compaoré, qui a assuré que le Burkina Faso était «très disponible». Rappelons que dans sa demande d'aide, Dioncounda Traoré prend en effet soin de préciser que «le déploiement de forces militaires combattantes est sans objet» à Bamako, conformément au v'u de l'ex-junte militaire qui a renversé le 22 mars dernier, le président Amadou Toumani Touré. Les autorités maliennes ont indiqué qu'elles ne voulaient pas que des troupes ouest-africaines combattent, mais qu'elles apportent un soutien logistique et aérien, ainsi qu'une participation au maintien de l'ordre, une fois les villes du Nord reconquises. Aucune date n'est fixée pour le début de cet engagement militaire ouest-africain, qui passe par le vote d'une résolution au Conseil de sécurité des Nations unies. «Le Conseil de sécurité, voyant que cette opération n'est pas prête, ne l'a pas autorisée. Or le feu vert de l'ONU est une condition sine qua non», souligne un diplomate occidental, alors qu'une conférence internationale sur le Sahel, présidée par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, est prévue le 26 septembre à New York.


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