Algérie

Mali: déclaration en vue mercredi à l'ONU contre les putschistes



Les 15 pays membres du Conseil de sécurité pourraient adopter mercredi une déclaration qui réclame l'abandon du pouvoir par les putschistes à Bamako et la fin des hostilités dans le nord du Mali, selon des diplomates.
Le projet de texte, proposé par la France, demande aux militaires mutins de rétablir sans tarder le gouvernement légitime et aux rebelles de déposer immédiatement les armes et d'entamer des négociations.
Le texte, exprime le soutien du Conseil aux efforts de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cédéao) pour rétablir «l'ordre constitutionnel ». La Cédéao a décrété un embargo contre les putschistes et les menace d'une intervention militaire.
Les pays membres du Conseil «s'inquiètent de la présence dans la région » d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), ce qui pourrait selon eux «déstabiliser encore davantage » la situation.
Ils « condamnent fermement les attaques » des rebelles dans le Nord et «exigent une cessation immédiate des hostilités ». Ils invitent les rebelles à «cesser immédiatement toute violence et à rechercher une solution pacifique par un dialogue politique ».
Les islamistes armés semblent l'emporter sur les rebelles touareg dans le nord du Mali, notamment à Tombouctou, où trois des principaux chefs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ont été signalés mardi.
Dans son projet de déclaration, le Conseil réaffirme aussi sa condamnation du coup d'Etat et son «appel à rétablir immédiatement l'ordre constitutionnel ». L'ONU avait à deux reprises déjà, les 22 et 26 mars, publié des déclarations condamnant fermement le putsch et demandant le retour du gouvernement démocratiquement élu et du président Amadou Toumani Touré.
Le Conseil se dit aussi préoccupé par la dégradation de la situation humanitaire au Sahel, « exacerbée par le conflit au Mali ». Il «demande à toutes les parties au Mali d'autoriser un accès rapide, sûr et sans entraves » des secours à la population et à la communauté internationale de se mobiliser davantage à ce sujet.
L'ambassadeur français à l'ONU Gérard Araud avait indiqué mardi que ce texte avait fait l'objet d'un accord de principe mais que certains pays Membres souhaitaient des amendements de forme, notamment sur l'aide humanitaire. La déclaration doit être adoptée par consensus.
Dans un compte-rendu devant le Conseil mardi, le secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires politiques, Lynn Pascoe, avait mis l'accent sur l'aggravation rapide de la crise, les rebelles ayant pris les principales villes du Nord sans rencontrer de véritable résistance, et sur la crise humanitaire.
Plus de 200.000 personnes ont fui depuis janvier leur domicile au Mali et cherché refuge ailleurs dans le pays ou les pays voisins, selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR).
L'Union européenne a appelé mercredi à un «cessez-le-feu immédiat » dans le Nord mais n'envisage pas d'emboîter le pas aux Etats-Unis, à l'Union africaine ou à la Cédéao en prenant des mesures ciblées contre la junte.
La Cédéao a menacé d'intervenir militairement et annoncé un «embargo total » à l'encontre de la junte. Elle a mis en alerte une force militaire «d'attente » de quelque 2.000 hommes et les chefs d'état-major des pays membres doivent se réunir à Abidjan jeudi pour examiner les modalités d'activation de cette force.


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