Les parties maliennes signataires de l'Accord d'Alger de 2015 sont appelées «à finaliser dans les délais les plus brefs les arrangements nécessaires pour l'application de l'engagement pris par le Gouvernement d'intégrer, en 2 phases, 26.000 ex-combattants au sein des structures de l'Etat malien, y compris les forces de défense et de sécurité».C'est ce que rapporte un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, rendu public dans la soirée du vendredi dernier à l'issue de la sixième réunion de haut niveau du Comité de suivi de la mise en ?uvre de l'Accord de Paix et de Réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger.
Une réunion que le chef de la diplomatie algérienne a présidée «en sa capacité de Chef de file de la Médiation Internationale sur le Mali», dans lequel siègent l'Algérie, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Tchat, l'Union africaine, l'ONU, la Cédéao, l'OCI, l'Union européenne et la France.
Le CSA recommande ainsi aux autorités maliennes de «finaliser dans les délais les plus brefs les arrangements nécessaires pour l'application de l'engagement pris par le Gouvernement d'intégrer, en deux phases, au sein des structures de l'Etat malien, y compris les forces de défense et de sécurité, 26.000 ex-combattants», dit le communiqué. Ce qui permettra aux signataires de l'Accord d'Alger, d'avancer dans la mise en ?uvre de l'un de ses quatre volets les plus importants à savoir « défense et sécurité» rendu complexe par la confrontation sur le terrain de nombreuses milices armées. Il est clair que les 26.000 ex-combattants devant être intégrés dans les structures et forces nationales maliennes, sont issus des groupes qui se sont rendus aux autorités militaires. Le volet «politique et institutionnel» devra aussi avancer plus vite puisque les participants à la 6ème réunion du CSA ont, selon le communiqué, «également mis en exergue la nécessité de prendre en charge les exigences de l'Accord dans le cadre du processus en cours pour la préparation d'une nouvelle constitution». Une fois pris en charge, ce projet devra relancer le processus politique et institutionnel au Mali, un pays qui vit une période de transition après le putsch militaire du 18 août 2020 qui a mis fin au règne du Président Ibrahim Aboubacar Keita. IBK avait fait part de sa démission le même jour de sa destitution ainsi que de la dissolution du parlement et du gouvernement.
«Les constantes» de l'Algérie envers le Mali
En «visite de travail et d'amitié» depuis jeudi à Bamako, la capitale du Mali, Ramtane Lamamra a coprésidé, jeudi dernier, avec son homologue malien, Abdoulaye Diop, la 18ème session du Comité Bilatéral Stratégique algéro-malien. Des réunions qui, faut-il le noter, interviennent quelques jours après le départ, sous les pressions des autorités militaires maliennes, des derniers soldats de l'opération française « Barkhane » vers la base militaire française du Niger. Lamamra a appelé, lors de la réunion du CSA, les parties maliennes «à s'engager davantage» dans une mise en ?uvre «diligente, effective et intégrale des dispositions de l'Accord d'Alger afin d'assurer une prise en charge convenable des attentes légitimes des populations dans le cadre d'une entreprise authentique de paix et de réconciliation».
Le communiqué du MAECNE note que «du côté de la Médiation internationale», la réunion a connu la participation de plusieurs ministres des Affaires étrangères des Etats de la région et de hauts représentants des cinq pays membres permanents du Conseil de Sécurité, ainsi que des organisations internationales et régionales impliquées dans le dossier malien, en l'occurrence l'ONU, l'UA, l'UE, la CEDEAO et l'OCI». Tout en relevant «l'apport capital de l'Accord au succès de la transition et au retour d'une paix durable au Mali» et « en réaffirmant leur soutien continu aux parties maliennes, sur la voie de la paix et de la réconciliation», «les participants ont salué les efforts louables consentis par l'Algérie (...), afin de réunir les conditions nécessaires à la redynamisation du processus de mise en ?uvre de l'Accord (...)». Ils n'ont pas manqué de saluer «le rôle clé de l'Algérie en sa double qualité de chef de file de la Médiation internationale et de président du Comité de Suivi, ainsi qu'en tant que pays voisin dont l'engagement ferme à mener le processus de paix et de réconciliation à bon port et la solidarité agissante envers le Mali en tout temps demeurent des constantes».
Le «nécessaire» engagement de la Communauté internationale
A ce titre, Lamamra a présidé hier, samedi, une réunion du groupe de la Médiation internationale consacrée à l'évaluation du processus de mise en ?uvre de l'Accord d'Alger. Réunion qui s'est tenue « à la lumière des conclusions de la 6ème session de haut niveau du CSA, tenue la veille» et qui a donné lieu «à un échange franc et transparent sur les progrès enregistrés et les défis qui restent à relever par les parties maliennes pour parachever la réalisation des objectifs de l'Accord durant la phase de transition en cours», dit le communiqué du MAECNE.
La Communauté internationale a été appelée à cet effet «à accroître son engagement et son soutien multiforme au processus de paix et de réconciliation, dans la perspective de conforter le succès de la transition et faciliter le retour à l'ordre constitutionnel et, de surcroît, promouvoir une paix durable au Mali». Un engagement «nécessaire» en faveur duquel « des mesures concrètes ont été convenues à l'occasion de cette réunion dans l'objectif de permettre à la médiation internationale d'intensifier son rôle d'initiative, d'accompagnement et de suivi de la mise en ?uvre de l'accord notamment durant les étapes décisives prévues prochainement». Des rencontres «formelles et informelles» sont prévues «dans les prochaines semaines avec pour objectif principal de promouvoir les conditions propices pour une relance effective, dynamique et consensuelle de la mise en ?uvre de l'accord».
A la fin de sa visite, le MAECNE s'est réuni au siège de la résidence de l'Algérie, à Bamako, avec des membres de la Communauté nationale établie au Mali. «La rencontre a permis d'aborder les préoccupations des Algériens résidant au Mali ayant trait à des problèmes à caractère consulaire, ainsi que leurs initiatives visant à fédérer leurs efforts pour l'enrichissement des relations séculaires de bon voisinage, de coopération et de solidarité entre les deux peuples», rapporte le communiqué.
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Posté Le : 04/09/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ghania Oukazi
Source : www.lequotidien-oran.com