MALI Bamako se décide enfin pour le dialogue

Braquées jusque-là essentiellement sur l'intervention militaire dans le Nord-Mali, les autorités de transition à Bamako prennent, désormais, le temps de réfléchir à l'option du dialogue.
Le Premier ministre malien, Cheikh Modibo Diarra, a affirmé, dimanche, à Ouagadougou, que négocier avec Ançar Dine et MNLA est inévitable. Même si aucun calendrier pour l'entame du dialogue que la médiation burkinabé dans la crise malienne tente d'instruire, les autorités de transition à Bamako entrevoient sous un meilleur angle la disponibilité d'Ançar Dine et du MNLA à s'asseoir autour de la table des négociations. «Le dialogue est inévitable, les gens qui composent le MNLA ou Ançar Dine sont nos compatriotes, ce sont des Maliens», a affirmé Cheikh Modibo Diarra, ajoutant «même si certains ne trouvent pas leurs positions défendables». Le Premier ministre malien, qui s'est entretenu avec Blaise Compaoré à Ouagadougou, a souhaité que les conditions du dialogue soient réunies rapidement. Or, il tient à Bamako d'installer la structure dans laquelle se déroulera le dialogue, voire la négociation. Le Premier ministre malien a toutefois tenu à rappeler que le dialogue exclut les groupes terroristes sévissant dans le nord du Mali. La remarque vaut aussi pour les narcotrafiquants. Vendredi, les combattants du MNLA ont pris l'initiative de mener une offensive contre des bases du Mujao et d'Aqmi dans la région d'Ansongo, pas loin de la ville de Gao, fief du Mujao. Une offensive qui, selon le MNLA, s'est soldée par beaucoup de pertes parmi les terroristes. Ces derniers se seraient repliés dans la ville de Gao. Samedi et hier dimanche, la situation est restée calme mais tendue. L'offensive du MNLA est intervenue alors que la force africaine, sous la houlette de la Cédéao, a peaufiné son plan d'intervention dans le Nord-Mali et n'attend que le feu du Conseil de sécurité de l'ONU. Les pays de la Cédéao ont, en effet, adopté un projet d'intervention dans le nord du Mali, conformément à la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU du 12 octobre dernier.