Algérie


Mali
L'ouverture, hier après-midi, de la deuxième phase du dialogue inclusif inter-malien, à l'hôtel El-Aurassi à Alger, a connu un sérieux couac suite à la déclaration surprise du Mouvement national de libération de l'Azawad (Mnla), dont le chef de délégation et vice-président du mouvement touareg, Mahamadou Djeri Maiga, avait estimé être venu pour élaborer une feuille de route et non pas pour entamer les négociations avec le gouvernement malien. «Nous n'avons pas été informés du programme de la rencontre d'aujourd'hui, comme cela a été le cas du gouvernement malien», a-t-il déclaré après la suspension, pendant quelques minutes, de la séance de travail par le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. «Avant d'aller dans les détails du dialogue, je me dois de vous faire, au nom de ceux qui m'accompagnent, une mise au point. Avant tout, nous devrions clarifier cette notion de dialogue inclusif et nous mettre d'accord sur certains aspects des négociations, dans une feuille de route commune à tous les groupes et partenaires, présents ici à Alger», a-t-il dit. Tout en réaffirmant la volonté de son mouvement à associer toutes les sensibilités politiques dans le Nord-Mali, y compris les mouvements dits pro-gouvernement qui étaient conviés eux aussi à Alger, M. Maiga a tenu toutefois à préciser que «le Mnla est la seule partie belligérante avec laquelle le gouvernement malien doit négocier en premier».D'un ton ferme, il a affirmé que «le Mali doit changer. Depuis des décennies, notre pays a été gouverné par des personnes qui n'ont jamais rien fait pour le développement du Mali et de son peuple. Le Mali que nous voulons n'existe pas et il faut que cela change». Le Mnla, qui s'est dit satisfait du discours du ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a réitéré toutefois sa volonté à rester à Alger pour revoir, avec l'ensemble des acteurs, la démarche entreprise dans l'amorce de cette deuxième phase de dialogue inclusif. «Nous devrions d'abord travailler sur une feuille de route commune, mentionner tous les points qui seront abordés dans ces négociations, nous entendre sur le médiateur et le lieu de déroulement des pourparlers, puis nous pourrions parler des détails et du mode de gouvernance dans un Mali en paix», a-t-il martelé. «Nous devons prendre le temps nécessaire si nous voulons un retour de la paix au Mali et mettre fin à cette crise qui dure depuis des années», a ajouté Mahamadou Maiga, avant de quitter la salle où allaient défiler quelques minutes plus tard les groupes signataire de la plateforme préliminaires d'Alger, le 14 juin dernier, la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA), le Mouvement arabe de l'Azawad-dissident (MAA-dissident) et la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR). Le Mnla avait signé, le 9 juin dernier, la Déclaration d'Alger, en compagnie du Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (Hcua) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA). Pour rappel, le principe du respect de l'unité territoriale du Mali et de la nature laïque de l'Etat malien est respecté par les six groupes armés nord-malien. La réussite du dialogue inclusif inter-malien est conditionnée par l'adoption d'une nouvelle démarche concernant le travail de communication qui ne semble pas être sérieusement pris en charge par la médiation algérienne, d'où le coup de colère hier du Mnla à El-Aurassi.L. M.




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