Malgré une récolte de plus de 1,3 million de quintaux : Deglet Nour inaccessible pour beaucoup de Biskris

Photo : Slimene S.A. La récolte des dattes est bonne cette année à  Biskra. Elle dépasse de quelques milliers le 2.5 millions de quintaux annoncés avant l'opération de la cueillette, au mois d'octobre. Le 06 décembre, les dattes cueillies jusque là étaient estimées à  2.413 170 quintaux. «La production dépasse nos prévisions puisque nous avons jusqu'à présent plus de 2.4 millions de quintaux alors que l'opération n'est achevée qu'à 90%», explique le directeur des services agricoles , Tahar Zahaf. «Cette hausse est le fruit des efforts fournis par les agriculteurs mais également par les pouvoirs publics qui les soutiennent par un accompagnement technique et financier ainsi que par des moyens pour la protection et le traitement des dattes», estime-t-il. Deglat Nour, à  elle seule, représente presque la moitié de la récolte, à  savoir 1. 395. 900 quintaux. Mais malgré cela, cette variété dont raffolent les étrangers, reste inaccessible pour beaucoup de biskris. «1 Kg de Deglet Nour est vendu entre 250 et 280 DA ! C'est plus cher que les bananes qui sont pourtant importées ! Ce ne sont pas tous les habitants de Biskra qui ont la chance d'avoir des palmeraies !», confie l'un des habitants de Biskra qui reconnaît toutefois que les autres variétés de dattes sont beaucoup moins chers. Par ailleurs, Deglet Nour est chère même au marché de gros, à  Tolga notamment. Elle est cédée à  230 le kg ! «Des commerçants qui ne sont pas originaires de Biskra achètent cette variété en grande quantité avant de la conserver dans des chambres froides. Ils la revendent ensuite à  400 ou 500 DA le kg !», affirme M. Zahaf en soulignant que Deglet Nour est également un produit de luxe pour les étrangers. «C'est pour cette raison qu'elle n'est exportée qu'à 03% à  l'échelle nationale. Le traitement de Deglet Nour nécessite beaucoup d'efforts et de financement. D'où la nécessité de soutenir les exportateurs pour qu'ils puissent entrer dans leurs frais. Ce qui influencera considérablement sur le prix», affirme M. Zahaf en soulignant que la labellisation de ce produit «avance dans le bon sens». «Pour labelliser ce produit selon les normes internationales, il fallait d'abord définir ses indicateurs géographiques. C'est ce que nous avons fait.  Actuellement, nous sommes entrain de travailler sur l'emballage de Deglet Nour qui doit porter le logo de l'Algérie. La labellisation prendra un peu de temps mais nous y arriverons», fait-il savoir en qualifiant de «contrebandiers» les commerçants et importateurs tunisiens qui font passer Deglet Nour pour un produit tunisien. «Les tunisiens achètent notre datte à  Marseille où elle est vendues par des commerçants algériens. Ils la revendent ensuite dans leurs propres emballages ! Des importateurs tunisiens qui ont des droits français font la même chose. Sauf que ces derniers l'importent directement de l'Algérie», confie-t-il.