En grève depuis le 12 mars dernier, les personnels de la SNTF des gares
et des trains de toute la région Est et sud-est ont été sommés de libérer les
voies et laisser circuler les trains à la suite de la décision de justice
rendue en faveur de la direction régionale de Constantine.
En effet, les grévistes nous ont informés qu'ils ont reçu dans la journée
de mercredi, la visite d'agents de la police et de la gendarmerie, venus leur
communiquer cette décision qui autorise le recours à la force pour mettre un
terme à leur grève. Les grévistes qui ont été renforcés par des collègues venus
de toute la région Est, ont refusé d'obtempérer, disant que «nous manifestons à
l'intérieur du service, sans tapage et sans sortir dans la rue».
Contactés jeudi matin à la gare de Sidi-Mabrouk où ils campent en
obstruant la voie au niveau des ateliers, des grévistes nous ont confirmé la
visite des agents des services de sécurité en ajoutant que ces derniers sont
répartis en disant qu'ils allaient chercher du renfort et revenir appliquer la
décision de justice. Mais ils ne sont pas revenus. « Si on cherche à nous
déloger par la force, ont-ils averti, nous ferons venir nos familles, avec
femmes et enfants, pour camper sur la voie. La protestation continuera jusqu'à
obtention de nos droits légitimes», ont-ils clamé avec force.
Les cheminots en grève ont rappelé encore les motifs qui les ont poussés
à déclencher leur mouvement. Parlant au nom de ses camarades, M. Talhi a
expliqué que c'est en raison de la discrimination dans les augmentations des
salaires faite par la direction générale de l'entreprise, avec la complicité de
la fédération nationale des cheminots (FNC) ainsi que de la centrale syndicale UGTA,
a-t-il tenu à préciser. Et d'expliquer que «cette discrimination est née à la
suite du protocole d'accord signé par ces parties qui a favorisé une catégorie
de travailleurs par rapport à d'autres qui exercent pourtant les mêmes
fonctions en accomplissant les mêmes tâches. Les augmentations décidées ont
touché plus particulièrement nos collègues de la région centre ainsi que les
agents de la traction des quatre régions. Les travailleurs des trois autres
régions ont été ignorés». Et de s'interroger «pourquoi cette discrimination
alors que l'augmentation a été décidée par le président de la République pour
tout le secteur du transport ? Pourquoi cherche-t-on à diviser les travailleurs
de l'entreprise ? »
Les grévistes ont insisté pour dire que les articles 6 et 7 du règlement
intérieur de la SNTF stipulent bien que les travailleurs sont égaux en droits
et en devoirs.
Depuis le déclenchement de la grève, ils disent avoir été reçus à deux
reprises par le directeur régional de Constantine qui les a informés que le
directeur général a demandé à recevoir leurs représentants pour dialoguer et
trouver une issue à la grève. «Mais nous avons été fortement surpris et choqués
de nous voir refusés d'être reçus par le DG à Alger. Ce dernier n'hésita pas à
déclarer, le soir même à la chaîne III de la radio nationale qu'il nous avait
reçus alors que c'était faux ! A la centrale syndicale UGTA nous avons trouvé
également toutes les portes fermées devant nous. Nous nous sommes dirigés alors
vers le ministère du Transport où les directeurs centraux nous ont bien reçus
et ils ont écouté nos doléances. Nous voulons faire parvenir notre cri au
président de la République et dénoncer devant l'opinion publique la gestion
dangereuse de l'entreprise de la part de certains de ses responsables».
«Les recettes sont insignifiantes, explique Talhi, la SNTF perd des
milliards par jour dans le transport du carburant, du phosphate et autre
minerai des régions de l'extrême-est. Les travailleurs sont en grève depuis
maintenant plus de 2O jours alors que les dirigeants s'entêtent à ignorer nos
revendications en refusant tout dialogue. Pourtant, nous sommes unanimes et
déterminés à obtenir nos droits légitimes dussions-nous continuer la grève
pendant toute l'année !», concluent-ils.
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Posté Le : 26/03/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Mallem
Source : www.lequotidien-oran.com