Light Ideas a franchi le pas. De création récente, cette entreprise de communication innovante, lancée par Nora Guedroudj et Arselane Benaza, se lance dans l'aventure du networking, sur un marché encore incertain, en tout cas peu habitué à ce genre d'initiative. Un saut sans filet, mais tout en originalité, un peu à l'image d'une société algérienne qui bouge dans tous les sens, malgré les incertitudes et l'adversité d'un environnement souvent hostile.Quand les promoteurs de Light Ideas évoquent leurs objectifs, cela saute yeux : ce qu'ils font manque cruellement dans la société algérienne. Il s'agit de mettre en contact le monde de l'entreprise avec les artistes, les hommes de culture, les innovateurs et les porteurs d'idées. Mettre en réseau des gens appartenant à des mondes différents, souvent cloisonnés, parfois ghettoïsés, alors que l'apport des uns aux autres parait tellement évident. Se gardant d'entrer dans le champ politique, Nora Guedroudj souligne que la priorité est de « jeter des passerelles » entre des mondes qui s'ignorent, se tournent le dos parfois, coopèrent rarement.On peut parler d'économie avec humourLe résultat est très original. Il permet d'organiser des soirées où on parle économie sans gravité, où on écoute une musique de qualité sans prétention de la part des artistes, et où on découvre des idées et du talent dans des domaines très simples mais peu connus. Ce fut le cas mercredi 25 février, lors de la première Light Party Initiative, sous le thème « l'Algérie et ses talents ». Rachid Sekkak, spécialiste de la finance, y a évoqué, sur un ton léger, la baisse du prix du pétrole et les difficultés financières de l'Algérie, dans une atmosphère totalement différente de ce qu'on rencontre traditionnellement dans les conférences économiques et les séminaires sur la finance. Moon, violoniste de talent, a discrètement rappelé au public des pays très exotiques où il s'est produit, du Mexique à l'Inde. Et Yasmine Hemaïdia, qui réalise de très beaux produits, avec des dessins d'une rare délicatesse, grâce à l'impression sur tissu, a évoqué ses choix : réaliser de beaux spécimens avec une encre à l'eau écologique, en respectant strictement les règles d'une entreprise éco-responsable.Victoire collectiveL'aventure de Light Ideas est-elle viable' Un économiste, rencontré sur les lieux, se montre enthousiaste, malgré les incertitudes. « Le concept est prometteur », dit-il. « Le reste ne dépend pas seulement des promoteurs » de Light Ideas, « mais surtout de l'environnement. Un simple déclic peut mener au succès, mais ce l'est pas le succès de la seule entreprise. C'est tout le monde qui y gagne », souligne-t-il.Le constat de cet économiste rappelle des évidences économiques, encore plus frappantes pour l'Algérie. C'est la réussite collective qui valorise la société. Mais dans une société algérienne divisée, fragmentée, déstructurée, il est vital de récréer des liens politiques, économiques et sociaux. A côté, il est aussi nécessaire de tisser des liens professionnels, citoyens, unissant des hommes libres, plutôt que de revenir vers des liens de type tribal ou clanique.
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Posté Le : 26/02/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Aïssa Bouziane
Source : www.maghrebemergent.info