A. Lemili«Le véritable plan Orsec est dans la tête des gens», nous dira un élu de troisième mandat de l'APC de Constantine. Autrement dit, les populations des différentes communes s'en sont toujours remises à elles-mêmes pour parer à toute éventualité au cas où... En fait, à l'exception de la commune du chef-lieu de wilaya, les onze restantes ne sont pas aussi sujettes que cela aux risques, même si le très important pipe-line qui relie le complexe de Bounouara (Khroub) à la raffinerie de Skikda nourrit d'omniprésentes inquiétudes. Une alerte en ce sens a eu lieu en 2005 avec l'effondrement du pipe entre les deux villes, plus précisément à hauteur de la commune de Didouche Mourad. Cela étant, la ville de Constantine garde intactes les frayeurs de ses habitants, même si celles-ci désormais ne pèsent pas grand-chose compte tenu d'un profil quasi-naturel, notamment les glissements de terrain ou encore le vieillissement de la ville et pas seulement la vieille, comme il est pensé trop rapidement et surtout arbitrairement. Une bonne partie des ilots d'immeubles bâtis durant la période d'occupation coloniale s'en vont à vau- l'eau à hauteur même des quartiers réputés résidentiels. Par ailleurs, malgré la réalité d'un rapport établi par un bureau d'études français, Simecsol pour ne pas le nommer, la frénésie de la construction est toujours là, les pouvoirs publics fermant littéralement les yeux sur un interdit et autorisant ou feignant ignorer le lancement de projets de promotions immobilières, privées s'entend. La preuve en ayant été donné, il y a une année, par la dénonciation publique d'un élu lors d'une session de l'APC, lequel mettait en cause la réalisation d'une série de villas de haut standing sur un terrain dangereux et qui plus est répertorié et indiqué sur une carte établissant ce qui est qualifié par l'administration de «zone rouge» non constructible... quel que serait l'argumentaire avancé. Pis, le projet avait été entamé à partir de faux documents, notamment l'autorisation de construire en plus d'une confusion délibérée sur... le lieu précis du terrain d'assiette. D'une manière ou d'une autre, ce sont en général les intempéries qui précipitent les fâcheux et dommageables évènements qui dévoilent, activent et/ou précipitent, toutes natures confondues, des risques tellement prévisibles qu'ils ne le sont plus par le fait de la banalisation. D'où les réactions sur le tard des pouvoirs publics au lendemain du moindre accident et surtout desengagements pris en la circonstance pour l'avenir et rarement honorés, d'où larécurrence des incidents et la stoïque résilience des habitants à des évènements qui font pratiquement partie du décor. «Les carences ne semblent apparaître qu'au moment de la gestion de crise», disait un cadre de la commune, il y a deux années à la suite d'une chute de neige à laquelle Constantine n'était plus habituée depuis longtemps. En somme presque l'histoire revisitée de la «Cigale et la fourmi». Or, les orages d'été et automnaux et lesinondations conséquentes des chaussées, des maisons envahies par les eaux, le trafic automobile perturbé demeurent les images qui reviennent inévitablement chaque année. Et chaque année, les élus des deux assemblées dénoncent, les responsables de l'exécutif jurent prendre les mesures idoines assurant que cela ne se reproduira plus. En vain. Encore heureux que le déménagement massif d'une grande partie de la population vers le reste des autres communes de la wilaya a nettement amoindri l'impact que pouvait avoir toute manifestation, naturelle ou non. Du coup, les besoins en l'espèce, notamment l'alimentation en gaz butane qui est devenu de plus en plus disponible, et les cas échéant de produits de consommation de première nécessité et surtout une meilleure mobilisation de ces moyens compte tenu de la réduction de la demande. Quoiqu'il en soit, il faudrait croire sur parole les représentants de la commune quand ils affirment l'existence d'un plan appelé «surveillance géophysique et hydrologique», selon lequel toutes les mesures préventives sont prises afin d'anticiper sur les risques potentiels recensés à hauteur de zones sensibles en raison notamment de prééminence de talus en mesure de précipiter les éboulements ou encore les débordements d'oueds aux rives desquels vivent malheureusement de centaines de familles qui y ont érigé des habitations précaires. Celles (familles) de la cité Bessif vivaient dans la hantise de l'invasion des eaux durant tout l'hiver, à telle enseigne que les chefs de famille ont décidé de mettre en place des tours de garde et pour cause la présence même en périodeclémente des eaux à 50 centimètres des portes des demeures se trouvant en bordure d'oued. Or, celui-ci pouvait déborder à n'importe quel moment et dans des proportions inimaginables. Il y a lieu de souligner sur ce sujet précis les velléités assumées par l'administration locale durant plus d'une quinzaine d'années de ne pas déplacer ces familles, autrement dit de ne pas les inclure dans toutes opérations de logement entrant dans le cadre de l'éradication de l'habitat précaire. Un cadre de cette administration, en l'occurrence la daïra, avait même publiquement dit devant des journalistes que «les habitants des bidonvilles de la cité Bessif ne seront jamais déplacés». Motif ' Le soutien apporté par les chefs de famille et les leurs à un parti politique extrémiste au début des années 1990. À ce stade de l'illogique pourrait-il alors être une seule fois imaginé un plan Orsec qui protégerait ces familles.A. L.
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Posté Le : 25/02/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : La Tribune
Source : www.latribune-online.com