A l'instar de leurs cons'urs dans les quatre coins du monde, les sages-femmes en Algérie célèbrent aujourd'hui la journée qui leur est consacrée. Malgré les efforts considérables qu'elles déploient, les accoucheuses sont souvent montrées du doigt et certaines sont même trainées devant les tribunaux.En effet, l'Etat a mis à la disposition de l'ensemble des maternités des équipements médicaux modernes, acquis à coups de plusieurs millions de dinars. Du côté des moyens humains, ces structures de santé ont été également renforcées par des médecins-gynécologues, du personnel de réanimation et par plusieurs agents paramédicaux spécialisés. Malheureusement, malgré ces acquis, les sages-femmes qui exercent certes un métier noble et à haut risque n'échappent pas aux critiques des uns et des autres. Les sages-femmes sont souvent malmenées, accusées de négligence, d'incompétence et parfois sont parfois victimes de violences verbales et physiques. Ecoutons ce témoignage, recueilli sous anonymat : «Plusieurs patientes admises en maternité pour mettre des enfants au monde ont été insultées et agressées physiquement par les sages-femmes.» Une autre femme n'a pas manqué de nous répéter les propos injurieux d'une sage-femme à l'encontre d'une patiente souffrante à quelques minutes seulement de son accouchement. Ecoutons-la : «Ferme ta gueule ... ; tu aurais dû penser à cet instant les moments où tu as ...» Nous avons délibérément mis des pointillés à la place des mots extrêmement vulgaires, par respect à nos lecteurs. Nos interlocutrices ont ajouté que les femmes insultées et agressées refusent de porter plainte, ne pouvant répéter ces expressions vulgaires devant les policiers ou les juges. Ce n'est pas le cas des familles qui ont perdu une maman ou un bébé lors d'un accouchement. A la suite des diverses plaintes, de nombreuses sages-femmes ont été poursuivies en justice, notamment après le décès d'une maman ou de son nouveau-né. Il est vrai que malgré les moyens mis en place par l'Etat et l'avancée de la technologie, les décès se sont multipliés ces dernières années dans nos maternités. Aujourd'hui, les futures mamans retiennent leur souffle lorsqu'elles sont appelées à se rendre aux maternités pour y accoucher. De leur côté, les sages-femmes avec qui nous avons pris attache se défendent et accusent à leur tour certaines patientes, leurs époux et leurs familles. Ecoutons la réponse de quelques sages-femmes : «Nous subissons au quotidien des menaces, agressions et des insultes que nous n'avons jamais écoutés même dans la rue.» Nos interlocutrices dénoncent cet état de fait, indiquant qu'elles paient pour les autres services qui ne font pas leur boulot et pour le manque de civisme et surtout de connaissance de certaines familles. Selon nos interlocutrices, une femme sur dix n'a pas consulté le service de gynécologie-obstétrique ou un gynécologue durant la période de grossesses. Selon leurs déclarations, certaines futures mamans ne disposent même pas de dossier médical ou de carte de groupe sanguin, lorsqu'elles arrivent à la maternité. «Ce n'est qu'à l'accouchement que les patientes furent admises à la maternité et c'est à nous de subir les conséquences», ont-elles indiqué. Nous y reviendrons.
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Posté Le : 04/05/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Moncef Rédha
Source : www.lnr-dz.com