Algérie

Malgré les rumeurs au sujet d'un remaniement ministériel


Malgré les rumeurs au sujet d'un remaniement ministériel
Huit mois après sa nomination à la tête du ministère de la Culture et alors que des rumeurs tenaces circulent sur son éventuel éviction lors d'un remaniement ministériel «imminent», Mme Nadia Labidi a répondu aux questions de notre consœur de l'APS-Vidéo. Abordant plusieurs aspects de son action et de ses projets, elle estime avoir trouvé à son arrivée un secteur culturel très actif et rehaussé de nombreuses réalisations.Interrogée sur les rencontres tenues l'été dernier avec les acteurs culturels des différentes disciplines, Mme Labidi affirme que la rédaction des pré-plates-formes issues de ces consultations s'est effectuée selon un système de classement commençant par les questions les plus urgentes. Elle souligne que le plan d'action du gouvernement contient déjà «cinq grands points utiles» à cette démarche : le patrimoine et sa valorisation, les infrastructures culturelles et leur utilisation en tant que services publics au bénéfice des professionnels, la formation, les industries culturelles, l'Ansej de la culture (proposé par la ministre et adopté par le gouvernement) et, enfin, la situation des artistes.Tout en rappelant son «engagement pour l'organisation des assises de la culture», elle annonce que la première étape fut la création des avant-projets des plates-formes «qui vont être mises en ligne puis soumises aux assises, lesquelles se tiendront par secteur d'activités».Néanmoins, sur la sempiternelle question du statut de l'artiste, la ministre se contentera de réitérer «les mesures» du gouvernement quant à l'établissement de la carte professionnelle en vue d'une prise en charge sociale. Or, cette disposition a été évoquée longtemps avant le départ de Khalida Toumi et ne voit toujours pas le moindre signe d'avancement mais elle avance que son ministère «a procédé au recensement de tous les artistes ayant dépassé l'âge de 60 ans (1000 artistes pour l'instant) afin de les communiquer aux ministères du Travail et des Finances». S'exprimant sur «Constantine, capitale de la culture arabe 2015», Mme Labidi estime que cet événement «permettra de doter la ville de plusieurs infrastructures, un important programme de réhabilitation de la vieille ville, ainsi que la pérennisation de la dynamique culturelle à Constantine au-delà de la manifestation».Interrogée sur la politique d'austérité annoncée par le gouvernement et son impact sur le budget de la culture, la ministre estime qu'il ne s'agit de pas de restrictions budgétaires mais de savoir «rationaliser l'utilisation des ressources». Elle exprime en outre la perspective d'impliquer «les citoyens dans l'investissement culturel, ce qui sera permis par le dispositif des Ansej et du Cnac de la culture, dont les bénéficiaires seront formés au préalable», en rappelant que le secteur doit participer au développement économique du pays. Elle annonce que les services de son département ont établi une liste de trente activités éligibles à l'obtention de ces crédits, tout en précisant que la liste n'est pas close. Concernant les festivals institutionnalisés, Mme Labidi estime que leur conception sera revue à la faveur d'une «ouverture sur la société et l'implication des artistes dans leur organisation». Et d'annoncer, par ailleurs, que le plan d'action du gouvernement prévoit la mise à disposition du public des infrastructures existantes dans le sens où de jeunes artistes pourront y avoir accès pour des répétitions par exemple. Dans ce sillage, elle déclare que la question des abattoirs d'Alger réclamés par les plasticiens «n'est pas close car elle est en cours de discussion». Or, elle révèle que le ministère a pu obtenir du wali l'affiliation des Voûtes d'Alger au ministère qui les aménagera pour les mettre à la disposition des artistes. Quant au secteur cinématographique, la ministre estime que la première étape est la réhabilitation des salles «quand elles sont éligibles à un soutien pour leur rénovation» ou leur transformation en espaces dédiés à d'autres activités culturelles, puis la perspective de créer des multiplexes afin de répondre à «un nouveau mode de consommation du cinéma». Pour ce qui est des aides financières, elle dit réfléchir à la création d'une agence destinée à «accompagner les scénaristes dans l'écriture d'un film», ce pourquoi elle œuvre «àtrouver l'ancrage juridique d'une telle institution». En outre, elle évoque la commission ad hoc qui devra élaborer un barème quant à l'octroi des budgets aux réalisateurs. Quid de la formation ' Mme Labidi rappelle la rencontre de son département avec l'Institut français de l'audiovisuel sur «les formations continues» qui bénéficieraient également aux professionnels déjà en activité» afin de mettre à niveau leurs compétences, tout en précisant que les frais seront pris en charge par les deux parties (française et algérienne). Dans le même registre, elle déclare à propos de l'Institut supérieur des métiers des arts et du spectacle : «L'Ismas nécessite une réflexion car il réunit deux formations distinctes même si elles peuvent être complémentaires : le théâtre et le cinéma.» Or, estime-t-elle, il y a nécessité de revoir cette organisation afin de rendre justice aux deux disciplines qui «obéissent à des mécanismes différents». Elle annonce, en outre, le projet de créer «de façon mitoyenne des studios et une école de cinéma». Enfin, Mme Nadia Labidi constate que l'une des urgences auxquelles son département devra répondre est la réintroduction des modules artistiques dans le secteur de l'éducation, ce qui contribuera selon elle à réconcilier les différentes tranches de la société avec la vie culturelle.


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