Depuis que les autorités ont édictées une série de mesures à respecter pour les chauffeurs de taxi dans le cadre de la seconde phase de la sortie du confinement partiel, il n'en demeure pas moins que ces obligations sont loin d'être respectées.Un mois après la reprise de l'activité et en dépit de l'évolution inquiétante de la pandémie dans la capitale, les chauffeurs de taxis urbains sont tous ou presque pas du tout équipés du matériel de protection exigé.
Un tour d'horizon à travers les communes renseigne sur cet état de fait. D'Alger-centre jusqu'aux communes reculées de la capitale, rares sont les taxieurs qui ont équipés leurs véhicules d'une vitre de protection «plexy-glace» et autres mesures d'hygiène, comme le gel hydroalcoolique, avons-nous constaté.
A voir, d'aucun semble s'impliquer dans cette affaire de santé publique. Et pourtant, les taxieurs qui se disent professionnels, frappés de plein fouet par l'onde de choc engendrée par la pandémie actuelle, ne demandaient qu'à reprendre l'activité.
Dans la capitale, prendre un taxi durant cette conjoncture n'est pas sans risque. «C'est la débandade ! L'absence flagrante de normes exigées par les autorités dans les taxis s'ajoutant au non-respect des principales mesures préventives pousse à la psychose et donne l'image de l'inconscience totale face à cette véritable menace sanitaire», s'exclame un voyageur.
D'autres chauffeurs de taxi qui respectent les normes et la limitation de clientèle, c'est vers une autre forme de tricherie qu'ils se sont dirigés. «Ils ont augmenté leurs prix, c'est le double maintenant. Ces taxieurs font du commerce de crise», a dénoncé un citoyen.
Passivité
La situation qui en découle n'est pas imputable totalement aux chauffeurs de taxi. Depuis que la mesure dite «drastique» est entrée en vigueur le 15 juin dernier, les autorités compétentes ont affiché une passivité déconcertante face aux réfractaires chauffeurs de taxi. Au passage des barrages de police, les taxieurs ne sont guère inquiétés par une éventuelle verbalisation des policiers. Certains chauffeurs de taxi poussent d'ailleurs l'outrecuidance en transportant plusieurs clients à la fois.
«Je travaille du matin au soir et mon véhicule n'est pas équipé d'une vitre de protection, mais depuis la reprise de l'activité, je n'ai jamais été appréhendé par les services de l'ordre lors de mon passage devant les barrages dressés au centre-ville», nous confie un chauffeur taxi.
Face à cette attitude condescendante, les autorités semblent avoir abdiqué aux réserves émises par les taxieurs.
Il est à rappeler qu'une centaine de chauffeurs de taxi algérois avaient manifesté le 15 juin dernier devant la gare routière de Kharouba pour dénoncer les conditions jugées «draconiennes» de la reprise de leur activité, annoncée par le gouvernement.
Des conditions très strictes imposées par les autorités ont suscité le mécontentement de chauffeurs de taxi inquiets pour leur budget, en particulier les frais de la vitre qui tournent autour des 20 000 DA. «Pendant que sous d'autres cieux, les chauffeurs de taxi s'inquiètent pour leur santé et celle de leurs clients, chez nous il semblerait que le taxieur fait de la santé publique le cadet de ses soucis», a-t-on dit.
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Posté Le : 09/07/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Aziz Kharoum
Source : www.elwatan.com