Algérie

MALGRÉ LES CAMPAGNES PROMOTIONNELLES



MALGRÉ LES CAMPAGNES PROMOTIONNELLES
De Tunis, Mohamed KattouAu dernier tiers d'une nuit de ce mois caniculaire d'août, Le Soir d'Algérie a mis le cap sur la ville frontalière de Tabarka. Sur la route, habituellement, quasi déserte en cette tranche de la nuit, les feux des voitures venant en sens inverse étaient nombreux et éblouissants. Nous avons deviné qu'il s'agissait de touristes algériens qui, fuyant la canicule, ont préféré effectuer un voyage nocturne devant les mener vers les lieux de vacances préférés, Nabeul, Hammamet ou Sousse.Arrivés à l'aube au poste frontalier de Melloula qui fait face à celui «d'OumTboul» en Algérie, mon compagnon et moi, assistâmes à un attroupement monstre de vacanciers algériens qui avaient hâte d'accomplir les formalités douanières pour entamer un séjour qu'ils souhaitaient, tous, agréable à la mesure des sacrifices matériels consentis. Côté tunisien, les autorités ont déployé de gros efforts pour bien accueillir les «frères algériens» comme l'indique cette grande banderole déployée sur un mur du poste frontalier. L'accueil commence, aussi, par l'offre d'une puce de téléphone portable par l'un des trois opérateurs installés sur place. Ce cadeau aussi symbolique qu'il soit, donne l'impression au récipiendaire qu'il n'a pas encore quitté son pays avec lequel la communication est aussi automatique que rapide. La descente vers la ville de Tabarka (alter ego d'El Kala) se fait par une route très étroite où le gouvernement tunisien a engagé des travaux d'élargissement afin de la rendre plus agréable au grand bonheur de ses usagers en grande majorité des Algériens. Commence, ainsi, un voyage de 250 ou 350 kilomètres à parcourir pour atteindre son lieu de vacances et rejoindre des amis, déjà installés à Nabeul, Hammamet ou Sousse, trois villes qui, depuis plus de 20 ans sont la préférence des touristes algériens. C'est le début du «repos du guerrier» avec son lot de satisfactions et de surprises, parfois, désagréables. Brahim, son épouse et ses trois enfants, surpris par les prix pratiqués par les hôteliers à Hammamet a dû rebrousser chemin vers Tabarka pour espérer passer des vacances en fonction de ses moyens. En revanche, d'autres vacanciers — et ils sont considèrent que les prix sont abordables et qu'ils n'ont pas à se plaindre. La raison est qu'ils étaient passés par une agence de voyage en Algérie même et qu'ils n'avaient rien laissé au hasard. Car en fait, les réductions consenties par les hôteliers tunisiens étaient soumises à des accords avec des tours-opérateurs algériens pour en faire bénéficier leurs clients. Ainsi, les individuels ont eu tort et se sont rabattus, soit sur des hôtels moins classés ou sur la location de logements, comme c'est le cas de 75% des vacanciers. A ce propos, les responsables du secteur hôtelier se plaignent du décalage enregistré entre le nombre des entrées des Algériens en Tunisie et leur taux d'occupation dans les hôtels. Sur environ les huit cent mille personnes ayant franchi les frontières au 31 juillet dernier, le quart, seulement, a choisi un séjour dans un hôtel. Les autres, qui pour garder leurs habitudes ou réaliser des économies, ont opté pour la location de logements familiaux foisonnant aussi bien à Nabeul qu'à Sousse. Ceux que nous avons rencontrés sont retournés en Algérie ou sur le point de le faire. D'autres les remplaceront dans les jours qui viennent sans dépasser la date fatidique du premier septembre pour entrer au bercail et engager les préparatifs de la rentrée scolaire et sociale. Pour bon nombre d'entre eux, «ce n'est qu'un au revoir» Ainsi, l'espoir placé en les Algériens pour sauver une saison touristique rendue catastrophique » par les attentats terroristes du musée du Bardo et de Sousse, semble s'estomper. Les touristes européens continuent de bouder la Tunisie malgré les campagnes promotionnelles effectuées au cours des mois de mai et juin. Simultanément, le chiffre assigné – sur le marché algérien — demeure intouchable, voire irréalisable. D'autant plus que la rentrée est pour bientôt. A l'orée du mois de septembre, certains hôtels du site touristique de Hammamet s'apprêtent à fermer pour emboîter le pas à quatre unités hôtelières situées à Djerba. Les employés viendront, ainsi, grossir les rangs des sans-emplois. Le chômage constitue l'une des préoccupations majeures des autorités. Le souhait des autorités est de voir les Européens revenir à de meilleurs sentiments pour sauver la saison touristique de l'année 2016.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)