Si l'inquiétude de la population de la wilaya de Mila, et plus particulièrement celle des habitants de Aïn Tine et Sidi Khalifa, s'est pratiquement estompée, elle a laissé place à une véritable psychose qui s'est emparée depuis avant-hier, des habitants de certaines localités d'El-Milia et de Sidi Marouf dans la wilaya de Jijel, qui se trouvent en aval du grand barrage de Béni-Haroun. En effet, depuis que l'information a été rendue publique sur l'intense activité parasismique ressentie dans les régions de Sidi Khelifa et Aïn Tine, et la relation qui en est faite avec les fissurations constatées au niveau du tunnel long de 6 kilomètres de Djebel Lakhal qui relie le barrage de Béni-Haroun et le réservoir du barrage de Oued El-Athmania, le siège de l'agence situé à Béni-Haroun a été pris d'assaut par des centaines de personnes des localités de la région d'El-Milia et de Sidi Maarouf prises de panique à l'idée que la digue du barrage de Béni-Haroun vienne à céder. En effet, c'est par groupes que ces habitants depuis lundi, alarmés par de folles rumeurs, harcèlent de questions les responsables de la direction de l'exploitation du barrage, cherchant manifestement à être rassurés. Les explications patiemment données par les responsables ne semblaient pas convaincre ces citoyens, dont certains avaient carrément campé devant les portes de l'édifice de l'ANB. En effet, certains redoutent qu'un tremblement de terre fasse voler en éclat le barrage et libère les centaines de millions de litres d'eau sur leurs villages. Dans la région d'El-Milia, le sujet d'une catastrophe va en s'amplifiant et reste depuis deux jours l'essentiel des discussions de la population. Le Quotidien d'Oran a pris attache hier avec le directeur de l'exploitation du barrage de Béni-Haroun, M. Manaa Azzedine, pour savoir si la population des localités se trouvant en aval du barrage a des raisons de s'inquiéter. Notre interlocuteur dira tout de go « ce qui s'est produit dans le tunnel qui se trouve dans la région de Aïn Tine et Sidi Khelifa n'influe pas sur la stabilité de l'ouvrage principal et ses organes annexes ». Ceci dit, notre interlocuteur entrera dans le détail du fonctionnement des structures de contrôle et de détection de tout facteur pouvant déstabiliser la structure de l'ouvrage et pouvant constituer un danger sur la population. « A chaque secousse tellurique dans la région et quelle que soit son intensité, les mesures de contrôle voient leur fréquence se multiplier », dira M. Manaa qui ajoute que le contrôle en temps normal se fait toutes les quatre heures, mais en cas de secousse tellurique, le contrôle passe à une fréquence de une demi-heure à travers le système d'automatisme. Et de préciser que chaque heure, le contrôle et les mesures se font manuellement. Le directeur de l'exploitation du barrage dira ensuite « nous disposons au niveau du barrage d'un dispositif de surveillance ultra sophistiqué ». Et de citer l'accélérographe, le sismographe qui permettent d'enregistrer tout mouvement de sol susceptible d'engendrer une déstabilisation de l'assise de l'ouvrage. « Ce dispositif permet de contrôler un rayon de 500 mètres autour de l'ouvrage », précisera—t-il. Si le phénomène de tremblement de terre est important, devait préciser M. Manaa, il y a une instrumentation d'auscultation et de contrôle très pointue des organes (pendules directes, indirectes, déformateurs, inclinomètres bavrochon) qui permet de contrôler si le barrage principal (la digue) peut être mis en danger. Notre interlocuteur revient alors sur les dernières secousses telluriques survenues dans la wilaya de Mila pour dire que toutes les mesures de contrôle avaient été mises en branle et tous les paramètres se sont révélés dans les normes et ne présentaient aucun danger. Enfin, ce même responsable tenait à rassurer en expliquant que le barrage de Béni-Haroun a été réalisé de sorte à faire face et gérer des crues exceptionnelles qui ne peuvent arriver qu'une fois tous les 10.000 ans (décamillénales). Il a été conçu également, ajoutera notre interlocuteur, pour résister à des tremblements de terre de très haute magnitude encore jamais connues.
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Posté Le : 12/12/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed Salah Boureni
Source : www.lequotidien-oran.com