Algérie

Malgré le dispositif de sécurité Les barons de la contrebande font leur forcing aux frontières



Malgré le dispositif de sécurité Les barons de la contrebande font leur forcing aux frontières
Le commandement de la Gendarmerie nationale tire la sonnette d'alarme sur le phénomène de la contrebande qui ne cesse de prendre de l'ampleur aux frontières.
Les barons de la contrebande s'invitent aux frontières terrestres avec un trafic inégalé de tous les produits prisés chez nos pays voisins totalement déstabilisés sur le plan sécuritaire : des armes, de la drogue, des produits subventionnés par l'Etat algérien, des médicaments, des matériaux de construction, des véhicules, des produits ferreux et non ferreux, des produits chimiques, du carburant et du cheptel, des cosmétiques. 'L'évaluation de l'activité du 1er trimestre 2013 fait ressortir que ce fléau, touchant les différents produits, ne cesse de prendre de l'ampleur et semble constituer une activité prisée aux frontières, et qui reste concentrée à travers les tracés ouest et est du pays", indique la Gendarmerie nationale.
Ainsi, l'Algérie est devenue un pays d'où les Libyens, les Tunisiens et les Marocains puisent de la matière première et de qualité contre l'acheminement des marchandises frelatées, voire mortelles, et des produits toxiques et cancérigènes. Ainsi, après une légère accalmie, essentiellement due aux manifestations générées par le Printemps arabe chez nos voisins, les barons de la contrebande semblent se réorganiser en filières bien établies sur les tracés frontaliers. 'L'analyse du bilan des opérations de saisie effectuées par les unités des gardes frontières attestent de l'existence d'un trafic de contrebande sur les produits de première nécessité, avec des chiffres révélateurs dont le volume et l'importance sont de nature à compromettre les efforts de l'Etat en matière d'approvisionnement des populations des bandes frontalières et la stabilité macro-économique", note encore le commandement de la Gendarmerie nationale qui avance des chiffres effarants.
Le troc mortel, l'argent sale et les couloirs du mal
En effet, l'étude des tableaux des opérations de saisie liées à l'importation frauduleuse fait ressortir que la prédilection concernait l'armement, les munitions, les psychotropes, les produits alimentaires quantifiés en tonnes et les boissons alcoolisées. Cela va sans dire que les stupéfiants, les cosmétiques, les articles électroniques, les effets vestimentaires et la laine ont connu une légère baisse durant la même période, estimée respectivement à 3,176 tonnes, 2 745 unités, 1 517 unités, 4 298 unités et 12,68 quintaux. Aussi, selon le même bilan, une quantité de 2,5 tonnes de kif traité a été saisie aux frontières ouest et sud-ouest du pays durant la même période en provenance du royaume marocain, 'dont les narcotrafiquants ont transformé le tracé avec l'Algérie comme étant une source intarissable de cette marchandise prohibée, attentatoire à la sécurité publique et la santé des citoyens", commente le commandement de la Gendarmerie nationale qui précise, par ailleurs, que ces saisies ont été opérées par les GGF de Maghnia, Bab El-Assa, El-Aricha, Béchar et de Hassi-Khabi.
Au registre des exportations frauduleuses effectuées durant le 1er trimestre 2013, on relève que le carburant, les produits alimentaires quantifiés en tonnes, la quincaillerie, les produits ferreux et les pièces de rechange ont enregistré, respectivement, des hausses de 1 432,21 hectolitres, 43,36 tonnes, 52 983 unités, 68,51 tonnes et de 2 085 unités. Quant à l'huile de table, les cigarettes, les effets vestimentaires et les cosmétiques, ils ont enregistré des baisses respectives de 5 365 litres, 1 154 cartouches, 10 283 unités et 5 333 unités. En outre, les opérations des GGF-GN ont abouti à la saisie de 2,544 tonnes de kif traité, 4 683,16 hectolitres de carburant, 144,5 tonnes de produits ferreux ainsi que 245,31 tonnes de produits alimentaires.
Selon le même bilan, la GN a traité plus de 1 330 affaires liées à la contrebande en trois mois seulement. Il faut dire que les frontières ouest, est et sud du pays connaissent les fléaux de la contrebande et d'autres formes de criminalité frontalière à des degrés différents en matière d'incidence et de gravité. Et si la frontière-Est connaît le trafic de carburant, de cheptel, de produits ferreux, de la friperie et de produits alimentaires, celle de l'Ouest est caractérisée par le trafic de carburant, de drogue, de boissons alcoolisées, de cheptel, de tabac et de produits alimentaires. Enfin, celle du Sud, plus vaste et aux reliefs sévères, connaît singulièrement la contrebande des armes et des munitions, des cigarettes et des produits alimentaires. Comme quoi, les barons ne manquent pas d'imagination pour créer davantage de couloirs dans le Sahel où la situation se fragilise chaque jour.
F B
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