La révision des marges bénéficiaires de distribution des carburants, un dossier soumis au Premier ministère, n'aura pas d'impact sur les prix de vente. Optimiste, le président de l'Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH) l'est quant à ce dossier.
Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Hier, à l'hôtel El Riadh à Alger, en marge d'une journée d'étude sur la médiatisation de l'essence sans plomb, Mohamed-Tahar Zerarka a indiqué qu'une réunion a regroupé, voilà quelques semaines, l'ARH, le ministère de l'Energie et des Mines, la société de distribution Naftal et l'Union nationale des investisseurs, propriétaires et exploitants des relais et stations-service (Uniprest). L'occasion pour les représentants de l'Union privée de revendiquer l'ajustement à la hausse des marges bénéficiaires de distribution des produits pétroliers, figées, selon eux, depuis 2005.
Des revendications «légitimes» mais...
Et cela même si le président de l'ARH, qui estime leurs revendications «légitimes», précise néanmoins que leur formulation n'était pas opportune dans le contexte actuel. Comme il précise que ces marges ont été déjà révisées avant 2007 du fait de l'intégration du GPL et dont les distributeurs ont déjà bénéficié. Certes, la réglementation en vigueur précise que la révision des marges est opérée chaque an et dépend du taux d'inflation, la parité de change et les prix à la pompe. Néanmoins, ces prix n'ont pas changé, relève M. Zerarka qui rappelle que c'est l'Etat qui fixe la politique des prix des carburants. Pour autant, les revendications des distributeurs privées ont été prises en compte, et tenant compte des propositions du ministère et de Naftal et des contraintes d'ordre fiscal, un dossier a été élaboré en toute «objectivité» et, selon le président de l'ARH, soumis au Premier ministère pour décision. Une décision que le responsable de la régulation sectorielle espère proche et qui devrait répondre aux desiderata des distributeurs privés tout en satisfaisant ces paramètres. Néanmoins, le président de l'ARH a laissé entendre que la révision des marges n'aura pas d'impact sur les prix des carburants, dans le cadre justement de la politique de l'Etat et de la nécessité de veiller aux intérêts des citoyens.
Cap sur la généralisation du sans plomb
Organisée sous l'égide des ministères de l'Energie et des Mines et de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement (MATE), en partenariat avec le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), cette journée d'étude a été consacrée à la médiatisation et la sensibilisation sur l'utilisation des carburants propres, notamment les essences sans plomb. Une manifestation opportune dans le contexte où l'utilisation de ce carburant, de plus en plus effective en raison du parc roulant et des contraintes de l'industrie nationale de raffinage, devrait se généraliser dès 2013. Et cela de manière systématique, du fait de l'arrêt de l'importation de véhicules carburant au plomb, la réhabilitation des raffineries lancée jusqu'à l'horizon 2017 et en tenant compte de la métallurgie des véhicules. Et, même si la représentante du PNUE, Jane Akumu, a indiqué que l'Algérie fait encore partie des pays qui utilisent les carburants avec plomb, le P-dg de Naftal a insisté davantage sur la bonne couverture du marché et la distribution des carburants propres et moins polluants à travers le réseau de stations-service (2076 relevant de Naftal). Et dans le contexte où un programme multidimensionnel a été lancé sous l'égide du MATE en matière de promotion de l'environnement, la protection des ressources naturelles, la dépollution industrielle, la sensibilisation environnementale, l'amélioration du cadre de vie et la lutte contre les changements climatiques.
Du marché du sans plomb...
Selon les données de l'Office national des statistiques (ONS) communiquées lors de cette journée d'étude par des représentantes de Naftal et Sonatrach, le marché algérien consommait en 2010 quelque 600 000 tonnes par an d'essence sans plomb (RON 95), soit 20% du marché. Cette essence est disponible dans 870 stations- service de Naftal dont les capacités de stockage et de distribution représentent respectivement 36% et 41% du marché. Cette essence sans plomb vendue sur le marché intérieur est actuellement produite uniquement à la raffinerie de Skikda. Toutefois, la généralisation de la production est liée à l'achèvement du programme de réhabilitation des autres raffineries. Rappelons également que, selon la même source, le parc national roulant comptait en 2010 un nombre de 4 194 357 véhicules dont 1 437 431 au gasoil et 2 756 926 à essence. Toutefois, la consommation du gasoil représente 74% contre 26% pour les essences dont celles sans plomb représentent 22% (606 523 véhicules concernés).
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Posté Le : 24/05/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : C B
Source : www.lesoirdalgerie.com