Algérie

Malgré la protesta



A la veille du débat qui va s'ouvrir à l'Assemblée nationalesur le projet d'amendement de la loi électorale 97-07, les 13 partis ayantconstitué un front d'opposition à l'adoption de ce texte ont été rejoints sur cetteposition par quatre autres partis, le RCD, le FNA, le PT et le FFS.Les trois premiers qui siègent à l'Assemblée se sont eneffet déclarés déterminés pour le RCD et le PT à «contrecarrer» le projetd'amendement, tandis que le FNA qui se dit également opposé à ce texte, il afait savoir qu'il s'abstiendra de le voter. La position exprimée par le partid'Aït Ahmed sur le sujet est encore plus catégorique. Karim Tabbou, son premiersecrétaire, l'a signifié en rejetant la démarche des pouvoirs publics enqualifiant le projet d'amendement «d'étape du dispositif de l'état d'urgence,du code pénal bis et toutes les lois répressives concoctées par ce pouvoir».Bien qu'elles n'aient pas intégré le front d'opposition auprojet d'amendement, les deux formations islamistes, Nahda et El-Islah, se sontelles aussi insurgées contre cette initiative du pouvoir. L'étonnant est lemutisme qu'observe sur le sujet le regroupement qu'ont formé l'ANR, l'UDR etune fraction du MDS. Pourtant et tout comme les partis qui ont initié la«protesta» contre le projet, ce regroupement est lui aussi menacé par l'entréeen application certaine de celui-ci.En apparence, le MSP, l'une des composantes de l'allianceprésidentielle, n'est pas enthousiaste concernant l'amendement introduit. Cequi n'équivaut nullement à un refus de sa part de voter son adoption. Comme àleur habitude, les responsables de cette formation se réfugient dansl'ambiguïté quand il s'agit de préciser leurs positions. Ce que n'a pas manquéde faire Abderrazak Mokri, le vice-président du MSP, tout en affirmant que «surle plan du principe, nous sommes pour la révision de cette loi, mais concernantson contenu, nous allons d'abord étudier le projet avant de décider !».Si le camp des partis opposés au projet d'amendement s'estélargi pour pratiquement englober l'ensemble du champ partisan à l'exception deson espace représenté par l'alliance présidentielle, c'est malheureusement uncombat «d'arrière-garde» à l'issue connue d'avance qu'il a engagé. La majoritéparlementaire constituée par les élus des partis de l'alliance ne se privera paspar «scrupule e t respect» des normes de la démocratie de voter un texte qui vaavoir pour effet de dégager le champ partisan et d'empêcher l'encombrement desprétendants dans les compétitions électorales qui amenuise de plus en plus laprépondérance électorale des partis dont elle est l'émanation.Que la majorité de la classe politique se soit prononcéecontre le projet d'amendement, n'est pas pour faire reculer ceux qui en ontpris l'initiative. Le rétrécissement du champ partisan jusqu'à ce qu'il seconfonde avec l'espace uniquement occupé par le trio de l'alliance est unobjectif de la recomposition de la scène politique telle que préparée de longuedate par ces «stratèges».


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