Algérie

Malgré la baisse des dépenses de fonctionnement et d'équipement LFC 2013 : Djoudi réfute l'idée d'une rigueur budgétaire


Malgré la baisse des dépenses de fonctionnement et d'équipement                                    LFC 2013 : Djoudi réfute l'idée d'une rigueur budgétaire
Invité jeudi à s'exprimer sur les ondes de la Chaîne III, le ministre des Finances a indiqué qu'il n'est pas question de toucher aux transferts sociaux ni au soutien des prix de certains produits de large consommation.
Le projet de budget 2013, présenté jeudi devant la commission des finances de l'APN, traduit une réduction des dépenses de fonctionnement de l'ordre de 12% et une baisse des dépenses d'équipement, tout en conservant la réalisation du programme en cours complétée par des projets prioritaires, a indiqué, jeudi, le ministre des Finances, Karim Djoudi, sur les ondes de la radio Chaîne III. Pour autant, le grand argentier du pays refuse de parler de rigueur budgétaire. 'Rationalité ne signifie pas rigueur", a indiqué Karim Djoudi, précisant qu'en dehors des rappels des salaires qui ont un caractère ponctuel dans le temps, les dépenses de fonctionnement, en fait, ont enregistré une croissance d'un peu plus de 3%, sur l'exercice 2013, pour prendre en charge la création d'emplois qui accompagne la réception de nouvelles infrastructures, mais également le soutien des prix de certains produits de large consommation.
Pour 'L'invité de la rédaction" de la Chaîne III, il n'est pas question de toucher aux transferts sociaux ni au soutien des prix de certains produits de large consommation. Il a souligné que la politique financière et économique de l'Etat s'inscrit dans une démarche de 'projet de société" dans lequel le soutien aux populations défavorisées est 'un principe sur lequel l'Etat n'envisage pas de revenir".
'Il lui appartient de trouver les modes de financement les plus adéquats", a-t-il ajouté. Le ministre des Finances estimant qu''il est difficile d'envisager de réduire les soutiens des prix et les postes budgétaires ou d'atténuer les dispositifs de soutien de création d'emplois", tant que l'économie ne prend pas suffisamment le relais dans la création d'emplois. La réponse, suggère le ministre, 'est plus dans l'augmentation des revenus fiscaux non pétroliers que dans la réduction des dépenses de fonctionnement". Concernant le budget d'équipement, Djoudi explique que celui-ci s'inscrit dans le cadre du programme quinquennal. 'Avec les projets inscrits dans le projet de loi de finances 2013, ce programme quinquennal sera notifié à plus de 92%. Donc, il n'y a pas là aussi de rigueur. Il n'y a pas d'annulation de projets", a-t-il indiqué. Cependant, le ministre estime que la réflexion doit être engagée sur le nouveau mode de financement du renouvellement et de l'entretien des équipements réalisés.
'L'impôt doit être payé"
Le ministre des Finances affirme que 'l'impôt n'est pas une contrainte, du point de vue de son niveau de pression", indiquant que la démarche des pouvoirs publics depuis un certain nombre d'années s'inscrit dans un triple objectif : réduction de la pression fiscale, facilitation de l'impôt et lutte contre la fraude fiscale. 'Nous avons aujourd'hui un abandon d'impôt de l'ordre de 450 milliards de dinars par an", a-t-il révélé. Le ministre des Finances a indiqué que, depuis quelques années, la croissance hors hydrocarbures a été en moyenne supérieure à 5%. Le produit intérieur brut (PIB) hors hydrocarbures, sur les 10 à 12 années, a été multiplié par cinq. La croissance hors hydrocarbures est en moyenne supérieure 5%. La part de la valeur ajoutée hors hydrocarbures dans le PIB est passée de 55% à 70%. 'La part de la richesse créée en dehors des hydrocarbures est de plus en plus importante", constate le ministre. Pour lui, c'est la preuve que les mesures qui ont été prises pour encourager l'investissement ont eu de l'effet. 'Je crois que toutes les mesures qui ont été proposées au cours des dernières années, et les opérateurs économiques se doivent de le reconnaître, sont des mesures de facilitation. Ce qui est attendu des opérateurs économiques, c'est qu'en contrepartie, ils créent de la richesse, qu'ils génèrent beaucoup plus d'emplois et qu'ils distribuent beaucoup plus d'impôts pour que l'Etat puisse accompagner financièrement des actions de solidarité", estime le ministre des Finances. Interrogé si l'Etat peut accorder 'une dispense fiscale", pour relancer la production industrielle, Karim Djoudi a été catégorique. 'L'impôt doit être payé", a-t-il répondu, expliquant que 'l'impôt est un acte de solidarité. C'est aussi un instrument de la dépense publique". Pour autant, le ministre reconnaît que l'impôt 'ne doit pas être à un niveau trop élevé, car il casse la création des richesses". Donc, selon lui, 'il faut trouver le bon niveau d'impôt. D'autre part, il faut rechercher la bonne méthodologie de versement de l'impôt pour éviter que ceci soit un casse-tête pour les opérateurs". Sur la règle des 51/49 régissant l'investissement étranger en Algérie, le grand argentier estime qu''il faut la dédiaboliser". 'La réalité du terrain est que pour les opérateurs économiques, à partir du moment où ils ont le management, à partir du moment où le pacte d'actionnaires définit les modalités de gestion de la société et la politique de distribution des dividendes, les grandes contraintes disparaissent. Ce que l'on constate aujourd'hui, c'est que beaucoup de projets se réalisent sous l'angle des 51/49. Pour l'Etat, cela donne deux éléments forts : un transfert de compétences en termes de savoir-faire technologique, mais aussi des projets avec 51% de dividendes", explique Karim Djoudi. Interrogé si l'Algérie fera valoir son droit de préemption concernant l'opérateur Wataniya Télécom, qui serait cédé aux autres investisseurs, le ministre précise qu'en répondant à une question de la presse, il a 'simplement fait lecture de ce que disait la réglementation". Relancé, s'il est au 'fait de cette éventualité", le ministre a répondu que 'pour être au fait, il faut être consulté. En l'état actuel, nous avons fait lecture de la réglementation, il appartient à l'Etat d'exercer ou pas son droit de préemption". Concernant le rachat de Djezzy, Karim Djoudi s'est contenté de dire que 'c'est toujours en cours".
M. R.
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