Algérie

Malgré l'application d'un plan de redressement : L'Ecorep toujours en difficultés financières



L'Entreprise publique de construction et de réparation navale (Ecorep), qui est basée à Bou Ismaïl (Tipaza), est à nouveau en difficulté. Les mesures arrêtées lors d'un conseil interministériel pour l'assainissement de sa situation n'ont pas donné l'effet escompté. Certains observateurs estiment qu'il est nécessaire d'éponger le crédit à moyen terme estimé à 280 millions de dinars et de procéder à une réduction de son effectif d'une centaine d'employés pour que cette entreprise publique retrouve l'équilibre. Avec un personnel actuel de 450 employés, l'Ecorep est composée de 7 filiales implantées à travers la côte algérienne. L'Ecorep qui peut jouer un rôle important dans la stratégie nationale de développement économique est en difficulté avec un chiffre d'affaires inférieur à 250 millions de dinars. On est bien loin de la performance de 2005 où l'Ecorep avait réalisé un chiffre d'affaires de 450 millions de dinars. Pour financer son développement, l'entreprise, qui reste bancable malgré ses difficultés, a recours à des crédits et des emprunts auprès de la Banque nationale d'Algérie (BNA).Le plan de redressement actuel consiste à capitaliser les filiales qui doivent se transformer dans une première étape en SPA (société par actions), avant qu'elles ne bénéficient d'un accompagnement bancaire dans la seconde étape. Ainsi, ces filiales fonctionnent depuis quelque temps avec des capitaux acquis dans le cadre des crédits accordés par la banque (BNA). Le plan de redressement prévoit la réhabilitation et la réfection des bâtiments de l'administration et les ateliers de fabrication et de réparation des embarcations de pêche. Il est question aussi de l'achat de nouveaux équipements et de technologie pour rendre plus performante sa production de navires de pêche. Le plan de redressement pour toutes les filiales s'élève à 800 millions de dinars.L'Ecorep commence à sortir la tête de l'eau grâce à ce dispositif. Depuis le début de l'année 2008, le chiffre d'affaires du premier trimestre a enregistré une hausse de 37% du chiffre d'affaires par rapport à celui réalisé durant la même période en 2007. Aujourd'hui, l'indisponibilité de postes à quai a mis en difficulté les unités de fabrication des navires. Le programme de soutien et de relance économique (2005/2009) initié par l'Etat au profit du secteur de la pêche pour un montant de 28 milliards de dinars n'a pas été d'un grand secours pour cette entreprise étatique. Le montant dont elle a bénéficié représente à peine 4,5% de ce programme. Elle fait face aussi à une concurrence déloyale qui s'adonne à des pratiques que l'Ecorep en sa qualité d'entreprise publique ne pouvait adopter. Son carnet de commandes en pâtit. Une minorité de promoteurs ont opté pour la construction de leurs navires dans ses ateliers au lieu de les importer. L'Ecorep veut se positionner en acteur important dans le processus d'acquisition des embarcations de pêche.Dans cette optique, elle souhaite être associée et impliquée dans certaines décisions, notamment celle relative à l'homologation des chantiers de construction navale en Algérie. Au niveau de cette entité, on plaide pour la sollicitation d'organismes indépendants en matière d'expertise dans la construction et réparation navale et les assurances afin d'organiser la profession. L'Ecorep veut contribuer aussi à la modernisation et la régulation du secteur de la pêche en Algérie en proposant des solutions qui respectent l'environnement et qui rentabilise les investissements dans ce domaine. C'est ainsi qu'elle propose des navires destinés à la pêche hauturière. Le premier bateau pour la pêche hauturière entièrement fabriqué et équipé par l'Ecorep a été livré à un armateur venu de Annaba. Ce navire d'une longueur de 22 m, doté d'une chambre froide, d'une fabrique de glace et d'un tunnel de congélation, accueillant un équipage de 10 personnes, dispose d'une autonomie en mer d'un mois. Son coût avoisine les 50 millions de dinars. Toutes les commandes des navires transmises par les armateurs de Beni Saf, Ghazaouet, Khemisti, Annaba et Jijel sont aujourd'hui gelés, car la production ne peut être entamée sans la présentation du document relatif au poste à quai. L'Ecorep, qui avait investi 5 millions de dinars pour la réalisation du moule d'un navire de 12 m, affiche son impuissance face aux commandes des investisseurs qui font face à l'absence du poste à quai. Ce problème risque de compromettre les négociations pour un partenariat avec un groupe d'opérateurs espagnols de la ville ibérique de Benicarlo qui sont à un stade avancé.Outre ces contraintes liées à la logistique, l'Ecorep connaît un déficit financier qu'elle essaye de réduire en entamant des démarches pour récupérer le différentiel de la TVA (précompte TVA) d'un montant de 100 millions de dinars auprès de la direction des impôts de la wilaya de Tipaza. L'entreprise continue à souffrir des conséquences de cette dette. Enfin, en ce qui concerne les litiges qui avaient opposé l'Ecorep à certains investisseurs, la justice avait tranché en faveur de l'opérateur public du secteur de la pêche, selon la direction générale de l'Ecorep.


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