Les dirigeants du G20, qui cherchent à éviter coûte que coûte une
propagation de la crise grecque, toujours possible malgré l'abandon du
référendum, ont décidé de placer l'Italie sous surveillance du FMI et convenu
de mesures cherchant à éviter au monde une nouvelle récession.
La Grèce a certes officiellement renoncé hier vendredi à son projet de référendum
sur le plan de sauvetage de ce pays, qui avait plongé lundi l'avenir de la zone
euro dans l'incertitude et provoqué la stupeur des partenaires de l'Europe au
sein du G20. Mais, entre-temps, la pression des marchés s'est accentuée sur
l'Italie, troisième économie de la zone euro, quatrième emprunteur dans le
monde, et principale cible des investisseurs en cas de propagation de
l'incendie. Ce pays sera dorénavant sous surveillance du Fonds monétaire
international (FMI), qui va contrôler, aux côtés de la Commission européenne, ses
engagements budgétaires, a-t-on assuré de sources européennes concordantes. Le
président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, a accepté ce rôle du FMI, selon
ces sources qui évoquent une surveillance «stricte» de la mise en oeuvre des
mesures de réduction du déficit public du pays. Rome a donné une version
légèrement différente: l'Italie n'a pas accepté une «surveillance» formelle par
l'institution de Washington mais est prête à lui demander des «conseils» ou des
«avis», selon une source gouvernementale italienne. Les Européens espèrent
ainsi renforcer leur crédibilité, mise à mal par la crise grecque, face à leurs
partenaires américains et des pays émergents. «Le message que nous devons
envoyer, c'est un message de crédibilité», a martelé jeudi le président
français Nicolas Sarkozy. Le président français avait retrouvé jeudi soir son
homologue américain Barack Obama
et tous les principaux dirigeants européens, y compris M. Berlusconi, pour un
énième mini-sommet de crise consacrée à la zone euro.
Outre une surveillance accrue de l'Italie, ces dirigeants ont examiné les
moyens de renforcer les pare-feux indispensables pour éviter la contagion de
cette crise de la dette qui mine l'Europe depuis plus de deux ans. La question
de l'augmentation des ressources du FMI a ainsi été évoquée. Le G20 va accepter,
selon un projet de communiqué final, une possible
augmentation des ressources du Fonds par des pays volontaires. «Les Etats qui
le souhaitent pourront, vers l'automne 2012, augmenter leur participation
bilatérale aux ressources du FMI», a expliqué cette source en évoquant un
passage de la déclaration finale des principaux pays riches et émergents. Le
ministre britannique des Finances George Osborne s'est dit confiant hier
vendredi sur les chances d'accord. Mais a toutefois indiqué une source proche
du G20, plusieurs pays emmenés par les Etats-Unis sont réticents à inscrire un
chiffre dans le marbre tant que la zone euro n'a pas ramené l'ordre chez elle. «Il
y a beaucoup de pression sur la zone euro, de la part de nombreux pays», a
relevé un responsable britannique. Les principales économies de la planète
veulent aussi ramener la croissance sur des bases durables en s'efforçant de
corriger les déséquilibres économiques mondiaux. La Chine et l'Allemagne
s'engagent ainsi à prendre des mesures pour soutenir leur demande intérieure
afin de soutenir la croissance mondiale en cas d'aggravation de la crise, selon
ce projet de communiqué final du sommet du G20. De manière plus structurelle, les
pays émergents qui ont une balance commerciale excédentaire, ce qui concerne au
premier chef la Chine,
promettent de faire évoluer leur modèle économique «vers une croissance tirée
par la demande interne, de manière à soutenir la reprise mondiale et la
stabilité financière», selon ce texte. Les dirigeants des principaux pays
riches et émergents avaient tenté, jeudi, au premier jour de leur sommet, d'afficher
un front uni face à la crise de la dette et aux soubresauts grecs qui risquent
de déclencher, selon les termes de l'un d'eux, une «réaction en chaîne» pour
l'économie mondiale. Mais, même si le référendum a été finalement abandonné, les
moyens de sortir de la crise politique et financière dans laquelle s'enfonce la Grèce sont encore loin
d'être trouvés. Le Premier ministre grec Georges Papandréou allait tenter lors
d'un vote de confiance à haut risque au Parlement dans la nuit de vendredi de
rester en place, le temps de garantir le lancement du plan européen anticrise
qui doit sauver son pays de la faillite et le maintenir dans l'euro. Les places
boursières européennes restaient hier matin suspendues aux nouvelles venues d'Athènes
sans tendance vraiment nette. Les places financières asiatiques ont, elles, clôturé
en hausse dans l'espoir d'un renoncement au référendum.
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Posté Le : 05/11/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ursula Hyzy De L'afp
Source : www.lequotidien-oran.com