Algérie

Malaw i: Décès du président Bingu wa Mutharika



Le président malawite Bingu wa Mutharika, victime d'un arrêt cardiaque la veille, est mort, hier matin, à l'âge de 78 ans, selon une source hospitalière. Il est mort après minuit, après deux heures (de tentatives) pour le réanimer, a indiqué un responsable de l'hôpital de la capitale Lilongwe, sous couvert de l'anonymat dans l'attente d'une annonce officielle, tandis que les autorités restaient parfaitement muettes. Le corps du président a été transporté en Afrique du Sud pour y être embaumé, a-t-il ajouté. La radio d'Etat malawite avait annoncé que M. Mutharika y avait été transporté vers minuit pour y recevoir les soins de spécialistes. Des journalistes locaux ont dit avoir été chassés de l'aéroport de Lilongwe avant le départ de l'avion. Les autorités sud-africaines se refusaient à tout commentaire, hier, de même que les hôpitaux de Johannesburg où il aurait été transporté selon les médias malawites. Le pouvoir doit selon la Constitution être transmis à la vice-présidente Joyce Banda, qui doit gouverner le pauvre pays d'Afrique australe jusqu'aux prochaines élections, fixées en 2014. Mais l'intéressée est devenue une opposante majeure depuis que Bingu wa Mutharika l'a exclue du parti gouvernemental en 2010. Le frère du défunt président, le ministre des Affaires étrangères Peter Mutharika, a été choisi pour porter les couleurs de son Parti démocratique du peuple aux élections de 2014. Bingu wa Mutharika s'était effondré, avant-hier matin, au palais présidentiel et avait été transporté inconscient à l'hôpital central de Lilongwe. The Nation, un journal indépendant, a critiqué la façon dont le gouvernement malawite a géré les informations écrivant qu'il est temps de bien faire les choses en fournissant des informations en temps opportun. Selon lui, les autorités auraient pu faire mieux que les déclarations sommaires diffusés sur la radio d'Etat, obligeant presque tout le monde a spéculer. Président depuis 2004, et très confortablement réélu en 2009, M. Mutharika était un économiste de formation qui a travaillé pour plusieurs organisations internationales, dont la Banque mondiale. Il s'est targué d'avoir éliminé la faim au Malawi lors de son premier mandat, après une terrible famine en 2005. Son programme en faveur des agriculteurs locaux lui avait valu une réélection facile, avec les deux tiers des voix. Mais son pouvoir était de plus en plus contesté ces derniers mois, sur fond de pénuries chroniques, notamment de carburant et de devises étrangères. De nombreux opposants ont critiqué une dérive autoritaire, de même que la plupart des donateurs étrangers qui ont coupé les vivres au pays, peuplé de 14 millions d'habitants. Dans une interview, il avait juré en juillet 2011 ne pas être un dictateur, quelques jours avant que des manifestations ne dégénèrent et tournent à l'émeute. Dix-neuf personnes avaient alors été tuées par la police.


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