Algérie

Maladies à transmission hydrique : La situation est loin d'être maîtrisée



Maladies à transmission hydrique : La situation est  loin d'être maîtrisée
Lors d'une rencontre organisée récemment à l'école de formation paramédicale de Jijel, à l'occasion d'un stage de recyclage des laborantins microbiologiste de 14 wilayas de l'Est, une épidémiologiste, en l'occurrence Dr Hellal, du service de la prévention du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, s'est longuement attardée sur les maladies à transmission hydrique (MTH), appelant, dans le sillage, à plus de vigilance pour lutter efficacement contre ces épidémies. La conférencière est revenue sur la question de l'accessibilité de la population à l'eau, qui reste, selon elle, un sujet de grande actualité dans le pays. Pour elle, la distribution de l'eau par les citernes pose un grand problème, car le recours systématique à cette solution, d'apparence facile, comporte des risques certains pour la santé publique. Les cross-connexions sont à 80% incriminées dans la contamination de l'eau, a souligné la représente du Ministère. Les analyses d'eau ne se font, selon elle, que lors d'une contamination, ce qui pose un problème de diagnostic des MTH. « Parfois, c'est le médecin qui passe à côté dans son diagnostic, et dans certains cas c'est le malade lui-même qui ne se présente même pas à la consultation lors d'un épisode de contamination », a-t-elle soutenu. Dans son exposé de la situation des MTH dans le pays, elle a rappelé qu'il y a eu une prise de conscience des maladies à transmission hydrique durant la période 1991-2000.Chiffres à l'appui, l'oratrice a par ailleurs fait noter que les MTH avaient connu une baisse sensible. Aucun cas de choléra n'a plus été signalé depuis 1996, la fièvre typhoïde est passée de 4 304 cas en 1995, soit une incidence de 18,05 pour 100 000 habitants, à 631 cas en 2009, soit l'équivalent d'une incidence de 1,80 pour 100 000 habitants. Revenant sur l'épidémie de la fièvre typhoïde qui avait touché l'année dernière le bidonville de Harraten, à Jijel, l'interlocutrice a fait part de son inquiétude de la situation qui semble loin d'être maîtrisée. « On a peur que ça éclate de nouveau, même si le nombre de cas enregistrés a baissé », a-t-elle averti. En 2009, cette épidémie a été reconnue comme étant la plus importante dans le pays de par le nombre de cas enregistrés, toujours selon ses affirmations. Sur un autre plan, l'oratrice a fait savoir que parmi les mesures discutées pour lutter efficacement contre les MTH dans les établissements scolaires, il a été proposé la mise à la disposition des élèves de l'eau minérale en cas de suspicion d'une contamination des sources d'eau. Toutefois, cette mesure semble pour le moment n'être qu'un simple v'u pieux. L'hygiène du milieu et l'accessibilité de la population à une eau de bonne qualité restent le meilleur moyen de prévention contre ces épidémies, a conclu l'épidémiologiste.  


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