Algérie

Malades cherchent répit désespérément Nombreux à passer le Ramadhan dans les hôpitaux



Par Abdallâh Kaddour
Le Ramadhan est une occasion annuelle qui permet aux musulmans de se retrouver et de resserrer les liens sociétaux. Les Algériens ne font pas exception. Ils se réunissent en famille, l'espace de ce mois sacré, autour d'un repas du f'tour dans une ambiance conviviale et agréable. Mais comme chaque année, nombreux sont ceux qui n'ont pas cette chance : les malades hospitalisés. Ils sont des milliers à passer le mois sacré sur un lit d'hôpital. Loin de leurs proches, ce mois revêt pour eux l'habit malheureux de la souffrance. Chaque jour est synonyme d'un combat pour la survie et de lutte contre la douleur.
Pour s'enquérir de leur état et des conditions dans lesquelles ils passent ce mois de tous les sacrifices, une visite à un hôpital s'imposait. Il est près de 19h15 à l'Etablissement hospitalier public (EHP) d'Aïn Taya, à l'est d'Alger. Quelques voitures commencent à affluer au sein de l'hôpital. A leur bord des membres de familles des malades hospitalisés à qui l'on apporte des repas bien chauds. Chargés de couffins bien remplis, de casseroles, ils tiennent à ce que leurs proches malades aient le même repas que la famille à la maison. A quelques minutes seulement de la rupture du jeûne, les agents de sécurité présents de garde ce jour-là, s'efforçaient d'expliquer aux visiteurs qu'il était strictement interdit de rester auprès des malades et qu'il faut respecter les horaires des visites autorisées.
Une fois, à l'intérieur on est surpris par le calme imposant qui y règne. Contrairement au reste de l'année, on entendrait voler une mouche. Evidemment quelques services connaissent un afflux considérable. Le service de gynécologie obstétrique en est l'exemple. Des femmes accompagnées attendent leur tour pour être admises. Leur patience est surprenante en dépit de la douleur et du jeûne. Autre service aussi animé est le service de pédiatrie, ainsi que le service des analyses sanguines. Au niveau des urgences, il ne reste que quelques personnes qui font les cent pas à l'extérieur en attendant d'avoir des nouvelles de leurs proches.
Il est à signaler que les personnes qui viennent pour être auprès des patients vivent un calvaire au quotidien en raison du manque de moyens de transport, certaines d'entre elles viennent de villes lointaines, situées à des kilomètres de l'hôpital, et sont obligées de faire le trajet aller et retour souvent plusieurs fois en une journée. Une vieille femme qu'on a pu approcher, avait l'air très inquiet et impatiente, en raison du manque du transport quelques minutes avant le f'tour alors qu'elle n'habite pas loin de Aïn Taya, mais se dit obligée de patienter jusqu'après le f'tour pour rentrer chez elle.
Il était environ 20h lorsque les infirmiers ainsi que d'autres membres du personnel médical commençaient à acheminer des repas du f'tour pour les patients et passaient d'une chambre à l'autre, avec des plats de chorba, des salades et quelques fruits. il est à noter qu'il est strictement interdit que les patients prennent leur repas ailleurs qu'au niveau de leur chambre. Les infirmiers et les médecins venus en petits groupes prenaient place au niveau de la cantine dans une bonne ambiance pour oublier l'espace de quelques minutes qu'ils sont loin de chez eux et oublier aussi une longue journée de travail et de carême.
L'heure du f'tour terminé, l'activité reprend. L'hôpital reprend vie. La plupart des cas admis après le f'tour relèvent d'une intoxication alimentaire, en raison de la précipitation et la consommation excessive de différents produits alimentaires, plusieurs personnes arrivent au niveau des urgences en douleur et souffrant.
Par ailleurs les malades hospitalisés, et en dépit de leurs souffrances quasi quotidiennes, gardent une lueur d'espoir d'être bientôt guéris et de rentrer chez eux pour profiter de la fête de l'Aïd en famille. Certains d'entre eux n'auront malheureusement pas cette chance. Ils savent pertinemment que leur pathologie nécessite plus de traitement et plus de temps selon leurs médecins.
Leur hospitalisation s'étalera au-delà de la fête de l'Aïd.
A. K.


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